Légion d’honneur : Bernard Poinsot élevé au rang de chevalier lors du 14 juillet
Déjà médaillé militaire, le Neuilléen Bernard Poinsot s’est vu remettre à l’occasion de la fête nationale l’insigne de chevalier de la Légion d’honneur. Pour l’octogénaire, il s’agit d’une nouvelle médaille en récompense de son passé militaire durant la guerre d’Algérie.
Il est des distinctions qui marquent plus que d’autres. En recevant le 14 juillet, sa Légion d’honneur qui lui a été accroché par Jacques Cornuel, Bernard Poinsot a eu son esprit traversé par bon nombre de souvenirs de son temps en Algérie où il a combattu durant 22 mois. Une période qui a fait suite à « quatre mois de service militaire au 503e régiment de chars de combat à Mourmelon ».
Un régiment avec lequel Bernard Poinsot va être envoyé en Algérie et où il va connaître les affres de la guerre.« J’ai été blessé à deux reprises durant l’année 1961 », confie l’ancien combattant qui va notamment le 18 août de cette année « sauter sur une mine alors que nous étions sur une piste et que nous avons légèrement dévié de trajectoire ». Un “accrochage” dont Bernard Poinsot ne ressortira pas indemne puisqu’il va perdre un rein et avoir la rate éclatée dans l’opération.
Un engagement qui a perduré au fil des années
Plongé dans le coma suite à cette explosion puis rapatrié en France pour être soigné, « alors même que l’incident a eu lieu à deux mois de ma démobilisation », Bernard Poinsot va alors mener son petit bout de chemin en travaillant dans plusieurs entreprises du Sud haut-marnais « comme par exemple chez Gallissot ». Une vie d’ancien combattant qui va tout de même s’accompagner de nombreuses années en tant que porte-drapeau à Neuilly l’Evêque avec une présence aux différentes cérémonies patriotiques.
« C’était toujours un honneur que de participer à ces cérémonies et je n’ai passé la main que parce que mes problèmes de santé ne me permettaient plus de tenir ce rôle », souligne Bernard Poinsot. L’octogénaire, élevé dans l’ordre national de la Légion d’honneur en 2022, a eu le plaisir de voir sa distinction lui être remise lors du 14 juillet et sous les yeux de son épouse mais aussi de son fils. Un moment fort pour l’ancien combattant qui avait déjà reçu d’autres médailles par le passé.
« Avec la Légion d’honneur, cela me fait cinq décorations puisque j’avais déjà eu la médaille militaire, la croix de la valeur militaire, la médaille des anciens combattants et celle de l’AFN », explique l’octogénaire. Ce dernier avoue avoir « parfois des souvenirs de cette époque qui me reviennent et avec eux des émotions qui me ramènent à ce que j’ai pu vivre là-bas. Notamment les blessures et séquelles qui ont eu un impact sur ma santé ».
Pierre Gaudiot
Un ordre prestigieux
L’ordre national de la Légion d’honneur est l’institution qui, sous l’égide du grand chancelier et du grand maître, est chargée de décerner la plus haute décoration honorifique française. Instituée le 19 mai 1802 par le Premier consul de la République, Napoléon Bonaparte, elle récompense depuis cette date les militaires comme les civils ayant rendu des « services éminents » à la Nation.