Masters de l’Est, des stratégies bien ficelées pour peser dans la balance

Depuis ce samedi 15 juillet, en périphérie de Saint-Dizier, quatre points d’eau sont le décor de la 15e édition des Masters de l’Est. Au bout des cannes à pêche, une soixantaine de passionnés redoublent d’analyse pour tenter d’attraper ce qui leur permettra de remporter le premier prix. 

À une centaine de mètres, non loin de l’incessant va-et-vient des voitures et camions de la départementale 384, une poignée de pêcheurs s’affrontent aux abords de l’étang de Valcourt. C’est ici – mais aussi au canal entre Champagne et Bourgogne, au carpodrome de la mouche et à l’étang de la vieille Marne – que se déroule la 15e édition des Masters de l’Est, organisée par l’association éponyme.

21 équipes de pêcheurs en compétition 

Depuis samedi 15 juillet et jusqu’à ce dimanche 16, en milieu d’après-midi, une soixantaine d’adeptes de la pratique de la pêche au coup tentent de briller par leurs prises. « 21 équipes de trois pêcheurs ont été enregistrées cette année », chiffre Alexandre Rondeaux, co-fondateur de l’événement. Soit le plus petit taux de participation de l’histoire des Masters devant celui de l’édition précédente.

« On peut expliquer ça par l’inflation qui se fait ressentir sur les sports de loisir. Et puis quelques grosses épreuves ont été programmées ce même week-end aux alentours, dont une dans les Vosges, mais aussi deux autres dans les régions limitrophes », suppose-t-il, tout en essayant de rester positif. « Pour nous, c’est un confort. Ça nous permet d’être plus accessibles et de pouvoir passer du temps derrière chacun. »

Peu de locaux figurent parmi les concurrents, majoritairement originaires des territoires voisins, voire d’outre manche. Des participants venus d’ailleurs, encadrés par une huit commissaires leur signalant, à l’aide de coups de klaxon, les débuts et fins de temps de pêche et pratiquant les pesées de fins de sessions.

Du « au petit bonheur la chance » ? Pas tout à fait !

La compétition a ainsi débuté dès 10 h. Si en tant que néophytes, il est possible de penser qu’il suffit juste de lancer sa ligne dans l’eau et attendre que ça se passe pour exceller, la pratique se révèle beaucoup plus dynamique. « L’objectif de la pêche au coup, c’est de faire du poids », explique Alexandre Rondeaux. « Pour cela, il faut trouver l’efficience entre cibler ou pêcher en nombre. » Un choix pouvant être fait grâce à plusieurs astuces dont des repérages et entraînements en amont pour mieux comprendre la biodiversité aquatique présente, ainsi que des essais réalisés le jour J comme c’était le cas ce samedi matin.

« La première heure sert souvent à tester ces deux méthodes. Pour l’instant, de ce que j’ai vu, ils font du nombre avec beaucoup de gardons, car c’est ce qui répond. Après, petit à petit, d’autres espèces et variétés arrivent et c’est comme ça qu’ils vont aussi régler leur stratégie. »

À cela, s’ajoute également la préparation de l’amorce, le choix de la longueur de ligne, pouvant aller jusqu’à 13 mètres, ainsi que le poids associé à l’appât choisi.« Certains arrivent à compter le nombre de poissons et à faire des calculs, par demi-heure, par heure, afin de savoir si leur rythme de pêche a chuté », commente le membre de l’organisation. Et ce, même s’il y a toujours « une part de hasard ».   

Aux alentours de 11 h 30, les nuages se montrent de plus en plus menaçants. De quoi légèrement inquiéter Alexandre Rondeaux, vis-à-vis de la suite de la compétition. « Ce qui nous embêterait, ce seraient les risques d’orage qui sont annoncés. Cela générerait des interruptions de la pêche pour favoriser la sécurité de tous. On ne sait pas si on passera à côté ou pas. »

Les masters de l’est se poursuivront ce dimanche, de 10 h à 15 h avec la révélation du classement final vers 19 h. L’équipe victorieuse remportera 2 100 euros. 

Dominique Lemoine 

d.lemoine@jhm.fr