Le déclin démographique s’accentue

La Haute-Marne est le département de France métropolitaine perdant le plus d’habitants : tel est le triste constat dressé par les services régionaux de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Chaumont, Langres et Saint-Dizier sont particulièrement touchées.

Peuplée au 1er janvier 2010 de 184 039 habitants, la Haute-Marne a perdu plus de 3 600 habitants entre 2006 à 2010 soit une perte moyenne de 900 habitants par an. Si les données communiquées par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ne font pas état d’une situation actualisée au 1er janvier 2013 *, le graduel déclin démographique amorcé dans les années 1970 est de plus en plus perceptible en Haute-Marne.

Département de France métropolitaine à avoir perdu le plus d’habitants entre 2006 et 2010, la Haute-Marne souffre de différents maux. Si le nombre de naissances compense la masse de décès comme l’indique une taux d’évolution naturelle de la population de 0 %, le département souffre en premier lieu d’un déficit migratoire record (- 0,48 %). Quand la Haute-Marne comptait 214 304 habitants en 1968, la population culmine désormais à 184 039 habitants. Le déclin démographique est plus particulièrement perceptible depuis 1990 comme l’indique un taux de variation négatif de 14,12 %.

Cette dégradation devrait s’accentuer dans les années à venir. La Haute-Marne devrait ainsi perdre un cinquième de sa population d’ici 2030 comme l’indiquent des simulations de l’Insee. Le département devrait alors compter 152 000 habitants.

Chaumont sous la barre des 24 000 habitants

La situation départementale dressée par l’Insee se décline dans les trois principales villes du département. Le déclin démographique est plus particulièrement perceptible dans le Nord du département. Culminant à 37 266 habitants en 1975, la population municipale de Saint-Dizier plafonnait à 25 526 habitants au 1er janvier 2010, soit une perte sèche de 11 740 habitants en l’espace de 35 ans.

La préfecture est également touchée. La population municipale chaumontaise est fixée au 1er janvier 2010 à 23 011 habitants, soit une perte de 1 515 habitants depuis 1990. Si de nombreux Chaumontais ont choisi de s’implanter en milieu rural afin de profiter d’une fiscalité avantageuse, ces départs ne peuvent expliquer à eux seuls une désertification avancée. L’arrondissement de Chaumont comptait ainsi 66 369 habitants au 1er janvier 2010 contre 73 314 en 1982 et 69 200 en 1999. Ce déclin s’est poursuivi entre 2009 et 2010 comme l’illustre la perte de 419 habitants en l’espace de douze mois.

Langres n’est également pas épargnée par cette inquiétante tendance. La ville d’art et d’histoire compte désormais officiellement 8 082 habitants. Conjugués à une augmentation des situations de précarité et à une hausse du taux de chômage accentuée par un net repli de l’emploi intérimaire observé au cours du dernier trimestre 2012, les données communiquées par l’Insee témoignent des réelles et tenaces difficultés d’un département en souffrance.

* La population au 1er janvier 2010 fait office de population légale au 1er janvier 2013.