Bob, l’Américain des maquis de Haute-Marne
Il y a 79 ans, dans la nuit du 7 au 8 juillet 1944, un officier des services spéciaux américains et un radio anglais étaient parachutés dans l’Aube pour aider la Résistance champenoise. Robert Cormier et Herbert Roe allaient plus particulièrement opérer à Cirey-sur-Blaise et Montier-en-Der.
Son nom : Robert Adrien Joseph Arthur Cormier. Pseudonyme : Bob. C’est sous ce nom de guerre que les résistants haut-marnais ont connu cet officier américain, d’origine française comme son patronyme l’indique. Membre du fameux Office of Strategic Services (OSS), le lieutenant Cormier, né dans l’Etat de Rhode Island en 1922, faisait partie d’une mission alliée destinée à aider les maquisards champenois, le réseau Pedlar. Il a été parachuté dans l’Aube dans la nuit du 7 au 8 juillet 1944.
Réceptionné par les hommes d’un officier de l’armée anglaise mais originaire de l’île Maurice, le capitaine Maurice Dupont (Yvan), Cormier se rend à Luyères, près de Troyes, où le rejoint son chef, le major Nicholas R. Bodington. Puis, plutôt que d’opérer dans la région de Châlons-en-Champagne comme initialement prévu, il se voit affecter la Haute-Marne comme secteur d’opération.
Terrain Gargouille
Sa mission : instruire les Forces françaises de l’intérieur (FFI) dans l’utilisation d’armes, d’explosifs et dans la pratique de la guérilla. Avec un radio britannique, le sergent Herbert Roe, alias Maurice, Bob gagne le hameau de Billory, près de Robert-Magny, où il a pour contact un patriote portugais, Rodrigo Païs de Souza. Dans la nuit du 10 au 11 juillet 1944, il est présent pour réceptionner un premier parachutage sur le terrain Gargouille.
Dès lors, Bob et Maurice vont s’attacher à aider du mieux possible les résistants haut-marnais, durant leurs deux mois de présence dans le département. Il entre en relation rapidement avec un petit maquis créé dans les bois de Cirey-sur-Blaise et commandé par un sous-officier de carrière, l’adjudant Benjamin Chrétien. Il participe également à l’instruction de la Compagnie du Der, ce maquis créé fin août 1944 avec les volontaires de la région de Montier-en-Der.
Major américain
Avec ses camarades de combat haut-marnais, Cormier se livre à des sabotages et à des embuscades. Après la libération du Nord du département (30-31 août 1944), il se joint à Bodington et à d’autres officiers alliés pour encadrer les FFI champenois qui tiennent la ligne Juzennecourt – Bologne jusqu’à la libération de Chaumont (13 septembre 1944).
De retour en Angleterre le 21 septembre 1944, le lieutenant Robert Cormier poursuivra sa carrière militaire jusqu’en 1963, parvenant au grade de major. Titulaire de la DSC, prestigieuse décoration américaine, il est décédé prématurément en 1966, à l’âge de 44 ans.
L. F.