Le maire soutient qu’il n’a pas autorisé les travaux en cours : « c’est de l’irrespect »
Le maire de Doulaincourt-Saucourt voit dans la réalisation actuelle de travaux d’enfouissement destinés à l’édification du parc éolien de Rochefort-sur-la-Côte une marque d’ « irrespect » : il ne les a pas autorisés. Mais Enedis soutient qu’ils sont menés en dehors de la commune. Sans convaincre Frédéric Fabre.
« Avec les violences qu’on a connues, on parle de non-respect des maires… eh bien réaliser des travaux sans autorisation sur la commune relève de ce registre ! ». Le maire de Doulaincourt-Saucourt Frédéric Fabre, également conseiller régional, est en colère. Il explique en effet avoir appris incidemment que le tracé des travaux d’enfouissement nécessaires à la réalisation du parc éolien de Rochefort-sur-la-Côte étaient engagés « sur le territoire de Doulaincourt ». Il est aux alentours de 17 h mardi 4 juillet, raconte-t-il, quand il constate qu’un sous-traitant d’Enedis est à l’oeuvre, en enfouissant des câbles sur des pistes des bois du territoire communal. Il questionne un interlocuteur, qui lui indique qu’il « va se renseigner et stoppe le chantier », poursuit Frédéric Fabre. « Alors voilà des travaux qui s’effectuent sans autorisation, sans convention, et qui présentent des risques pour l’exploitation forestière : on avance en force ! ». Et de ne pas en démordre : « on ne respecte pas les maires… ». Selon lui, « une tranchée d’environ 2 km entaille déjà des pistes du territoire communal ». Le sentiment d’un « deux poids-deux mesures » renforce la colère du premier magistrat, qui pense qu’on « embête les communes » pourtant, et au sujet de l’ « artificialisation des sols ».
Enedis se défend, sans convaincre le maire
« On se fie au tracé éolien qui a été déterminé avec des limites communales, qui se fondent sur le cadastre et on a signé une convention avec l’association foncière de Vouécourt ». Dans un premier temps, la directrice territoriale Enedis Aube et Haute-Marne Christine Patrois explique donc que Frédéric Fabre se trompe très certainement. Après une nouvelle vérification, Christine Patrois continue de contredire le maire de Doulaincourt. « Les travaux se poursuivent. Le chemin est pour moitié sur Vouécourt et pour moitié sur Doulaincourt. On creuse côté Vouécourt. On est autorisé à ce que la roue d’un engin passe côté Doulaincourt car on n’a pas de problème de tonnage ».
Pas de quoi faire décolérer Frédéric Fabre : « … à condition de creuser côté Vouécourt, pas au milieu ! »
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.f