Fausses excuses – l’édito de Patrice Chabanet
Il se trouvera toujours de bonnes âmes pour comprendre, disons pour justifier, le déferlement de violences sur notre pays. Qu’il y ait une incompréhension entre la police et les jeunes, que ces derniers se sentent stigmatisés par des contrôles au-dessus de la moyenne, tout cela est audible. Mais rien ne justifie la casse générale des commerces et des bâtiments publics. Les premières victimes, on doit le répéter pour l’énième fois, sont les plus modestes et les plus humbles de la société.
Les pillages en disent long sur les émeutiers. Sont volés de préférence les smartphones, les chaussures de sport et les vêtements de marque. Rien à voir avec des émeutes de la faim. La société de l’hyperconsommation aurait-elle provoqué des frustrations et des ressentiments chez ceux – les jeunes en particulier – qui n’ont pas les moyens ? Là encore, cela ne justifie pas cette tentative de guerre civile. Paradoxalement, on peut y voir la volonté de s’accaparer de la société de consommation avec tous ses défauts ou toutes ses tares. La meilleure preuve est que derrière cette révolte on ne voit se profiler aucun projet alternatif.
La suite ? Le retour à l’ordre s’imposera, tout simplement parce que le gouvernement en a le devoir. Le temps joue pour lui. Les réflexions des simples citoyens devant le spectacle de tant de destructions ne plaident pas pour un appel à la mansuétude. Les critiques sans concessions portées contre les parents des pillards sont de la même eau.
S’il est une question à laquelle l’ensemble de la classe politique et des intellectuels devrait tenter de répondre, c’est bien celle-là : pourquoi tous nos voisins échappent-ils à ces violences généralisées ? Y aurait-il une malédiction française ?