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tribunal judiciaire de Chaumont : Violences conjugables : le compagnon estime avoir été « critiqué », il s'est « énervé »

Sous un toit de billets

tribunal judiciaire de Chaumont : Violences conjugables : le compagnon estime avoir été « critiqué », il s'est « énervé »

Policiers, gendarmes, douaniers et magistrats font leur travail, vider un océan à la petite cuillère, impuissants face au tsunami de réseaux internationaux brassant des milliards d’euros, alors autant se donner bonne conscience en tapant sur les prolétaires de trafics de stupéfiants, d’armes ou d’être humains. A simple titre d’information, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) estime que le marché des stupéfiants – 4,2 milliards d’euros en 2020 – assure à l’échelle nationale 21 000 équivalents temps plein. Voilà les citoyens rassurés…

Le 20 juin 2023, un homme de nationalité serbe établi en Espagne était interpellé sur l’aire autoroutière de Vesvres-sous-Chalancey en possession de 27 440 euros dissimulés dans une cache aménagée. Nouvelle saisie, conséquente, le 28 juin 2023, sur l’aire d’autoroute de Val-de-Meuse. De nationalité lettone, Andrejs Tihonovs aura été trahi par le professionnalisme de douaniers. Les fonctionnaires du ministère de l’Economie et des Finances auront découvert la somme de 227 375 euros dissimulée dans le plafonnier d’un véhicule engagé dans le sens Sud-Nord. Les routes des trafiquants sont connues. La résine de cannabis transite du Sud au Nord. Les drogues de synthèse transitent du Nord au Sud. Et l’argent circule dans tous les sens.

« C’était mon travail »

Comme beaucoup, en simple petite main, Andrejs Tihonovs aura confié avoir des doutes mais ne pas avoir connaissance de la présence de liasses remisées dans le plafonnier d’un véhicule confié par son employeur. « Je ne sais pas à qui était cet argent et encore moins à qui il était destiné, j’ai été choqué quand j’ai vu tout cet argent. Au départ, je devais aller en Allemagne, ensuite, on m’a demandé d’aller en Espagne, j’ai trouvé ça bizarre, mais c’était mon travail », aura assuré le prévenu avec l’aide d’une interprète. Le salarié communiquait avec son employeur via Telegram, un système une messagerie cryptée, légal, prisé de terroristes et trafiquants. Là encore, le prévenu trouvait ça « bizarre ».

Un élément était en mesure de rassurer quant à un juste traitement de ce dossier. « Les autorités lettones et espagnoles ont été informées de l’existence de cette procédure », précisa le procureur Djindian. Tant mieux, parce qu’interpeller les lampistes, c’est bien, arrêter les têtes pensantes de trafics internationaux, c’est mieux.

Mandat de dépôt

Le prévenu avait-il tout simplement conscience de transporter plus de 200 000 euros ? « Monsieur a été aussi surpris que les douaniers à la découverte de cette somme, monsieur n’a pas à rapporter la preuve de l’origine de cet argent parce qu’il ne savait tout simplement pas qu’il transportait une telle somme », tonna Me Boesch au nom de ce père de famille avant de solliciter une relaxe ou bénéfice du doute.

Le prévenu interpellé le 20 juin 2023 en possession de 27 440 euros avait été condamné à une peine de prison avec sursis complétée de lourdes amendes et d’une interdiction de paraître sur le territoire national d’une durée de dix ans. Condamné à dix mois de prison ferme, Andrejs Tihonovs dormira bel et bien en prison. A cette peine s’ajoutent une interdiction de paraître sur le territoire national d’une durée de dix ans et des amendes douanières d’un montant total de 241 130 euros.

T. Bo.

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