Questions sans réponses – L’édito de Patrice Chabanet
D’une éruption de violence à l’autre, les mêmes questions remontent à la surface. Juin 2023, réplique d’octobre 2005. Des dizaines de banlieues hors de contrôle, des forces de l’ordre plutôt sur la défensive, des centaines de voitures brûlées, un tramway dévasté, des bâtiments pris d’assaut. Dans les deux cas, c’est la mort de jeunes qui a joué le rôle de déclencheur. Elle fédère, dans un geste de solidarité, toute une génération dans les quartiers dits difficiles mais pas seulement..
Le gouvernement n’a pas d’autre choix que de rétablir l’ordre. Celui qui détient la rue détient le pouvoir. Une véritable guerre de territoires. C’est aussi simple que cela. Etat d’urgence ou non ? Ce ne sont que des modalités. On notera au passage que les partis extrémistes reprennent leurs rengaines. A l’extrême gauche, on n’approuve pas la violence, mais… Une façon tordue de l’approuver. A l’extrême droite, on dénonce le laxisme du gouvernement. Un discours en décalage avec les statistiques : il n’y a jamais eu autant de personnes incarcérées en France.
En attendant, on est étonné de voir cette débauche de fusées d’artifice. Pourquoi ne pas les interdire ? A croire que le lobby des vendeurs de produits pyrotechniques fait peur aux autorités. La présence de groupes organisés doit aussi nous interpeller. La France ne peut se permettre le luxe de se libaniser.
Reste l’essentiel : comment remonter le courant de 50 ans d’aveuglement, avec un urbanisme délirant ? Comment parfaire la formation des policiers et des gendarmes de plus en plus confrontés à des situations de guerre ? Comment apaiser, sans se coucher ? La vérité oblige à dire qu’on ne voit pas de solutions. Des politiques commencent à le dire. Un progrès millimétrique.