Les AESH manifestent pour de meilleures conditions de travail
Ce mardi 13 juin, dix personnes ont manifesté devant la direction des services départementaux de l’Education nationale pour la défense des personnels accompagnant des élèves en situation de handicap.
Dix personnes ont manifesté devant la direction des services départementaux de l’Education nationale au sujet d’une nouvelle mesure concernant les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), ce mardi 13 juin.
En cause : lors de la conférence Nationale du Handicap, le 26 avril, le président de la République a annoncé regrouper le cadre d’emploi des AESH et des assistants d’éducation (AED). Les deux professions seraient ainsi regroupées en tant qu’accompagnants à la réussite éducative (ARE). « Une proposition jamais discutée avec les organisations syndicales représentatives », a dénoncé Alexandre Bally, co-secrétaire départemental de la FSU.
Des professionnels du secteur pointe de futurs répercussions négatives sur leur travail et donc sur les enfants accompagnés. Ainsi, une intersyndicale regroupant la Fédération syndicale unitaire (FSU), Force Ouvrière (FO) et la Confédération générale du travail (CGT) s’est mobilisée.
« Ce nouveau concept d’ARE traduit clairement la volonté de nier la spécificité du métier d’AESH au détriment de l’inclusion des élèves en situation de handicap », soutient le porte-parole de l’intersyndicale, Alexandre Bally. Il évoque également des mesures ayant déjà impacté la profession.
« LFI va se battre à l’assemblée »
« Avec la loi de février 2022 instaurant les pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL), les missions des AESH ont déjà augmenté. Avant, un AESH avait un élève. Aujourd’hui, il peut en avoir plusieurs. Une AESH m’a raconté devoir faire lire en même temps un enfant trisomique et un autiste Asperger. L’un ne lisait pas du tout, l’autre un peu. La qualité du suivi des enfants a été impactée. »
Par ailleurs, un retard de six mois sur le paiement des primes pour ceux travaillant en zone d’éducation prioritaires a été pointé. Tout comme l’arrêt de l’évolution des grilles de salaires depuis deux ans. De manière plus générale, le temps de travail des AESH a été évoqué. En effet, ils travaillent 25 h par semaine, sur une grande amplitude horaire permettant difficilement d’avoir un autre mi-temps.
L’intersyndicale demande la création d’un corps de fonctionnaires de catégorie B, avec un temps complet et une revalorisation des salaires, ainsi que la suppression du PIAL. Le seul parti politique présent, la France Insoumise, a dit son soutien. « LFI va se battre à l’Assemblée nationale pour défendre les AESH », a soutenu Michèle Leclair, candidate aux législatives LFI Nupes.
Julia Guinamard