Multiferm du Val une success-story
Le 13 septembre 2006, une poignée d’agriculteurs du secteur du Val d’Esnoms ouvrait Multiferm un magasin de vente et de transformation à Courcelles-Val-d’Esnoms. Les quinze associés génèrent aujourd’hui deux millions d’euros de chiffre d’affaires.
On s’en souvient encore car il fallait avoir une certaine dose d’audace pour se lancer dans cette aventure. Le 13 septembre 2006, seize associés ouvraient le premier magasin de vente et de transformation de Multiferm du Val à Courcelles-Val-d’Esnoms. A leur tête, Rémi Blot qui avait entrevu la possibilité d’apporter des finances aux fermes par le biais de la vente directe. «On a ouvert le magasin d’Asnière-lès-Dijons en mars 2007 car c’était un peu plus compliqué au niveau administratif», se souvient Hyppolite Babouillard, éleveur de volailles et associés de la SAS Multiferm.
«Aujourd’hui, nous sommes toujours les mêmes associés. Il n’y a eu que le départ de Rémi Blot. Nous sommes tous complémentaires avec des parts exclusives liées à la production de chaque associé. C’est-à-dire que je ne pourrais pas faire de viande bovine», explique Hyppolite Babouillard qui est donc président de la SAS Multiferm.
Multiferm est un engagement
Si cette solution choisie évite une “concurrence” entre associé en revanche elle implique une très forte part de responsabilité dans la qualité. «Chaque associé est responsable de sa production. On a un regard et une exigence sur la qualité, et si cela ne convient pas on recharge», souligne le président. Cela n’est pas sans conséquence. «On a déjà renvoyé des colis de viande bovine car cela n’allait pas. Quand cela arrive, je téléphone aux associés et on en prend tous une part», fait-il remarquer.
Cette intransigeance sur la qualité a un impact direct sur la vente et aussi sur la renommée de Multiferm. «Nos deux magasins sont tenus par trois salariés mais également par les associés à tour de rôle. Toutes les fermes sont du Val d’Esnoms à part les porcs qui viennent du Pailly. La règle, c’est qu’il faut que nos produits viennent d’une ferme», rappelle Hippolyte Babouillard.
Donner de l’avenir à nos fermes
Le point de vente de Courcelles-Val-d’Esnosms est aussi le lieu où les produits sont transformés. Pour cela, un boucher fait partie des trois salariés. Asnières-lès-Dijon n’est qu’un point de vente, mais c’est aussi le plus important. «Nous réalisons 80 % de notre chiffre d’affaires à Asnières», indique Hippolyte Babouillard.
Mais un changement est en train de s’opérer. «Nous avons enregistré à Courcelles la plus forte progression en 2022. L’Agrilocal mis en place par le Conseil départemental y est pour beaucoup. Notre progression a été de 15 % à Courcelles quand nous enregistrions 5 % à Asnières. La Maison de Courcelles achète l’intégralité de sa viande chez nous. Le Goût des Autres à Langres également», fait remarquer le président de Multiferm et de poursuivre : «Nous voyons passer en moyenne 120 clients pas semaine, cela monte jusqu’à 200 en été. Et nous avons une clientèle fidèle. On les connaît tous par leur prénom.»
La SAS Multiferm a réalisé un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros en 2022. «On aurait pu être ambitieux et développer une franchise. Ce n’est pas le choix que l’on a fait. Le fonctionnement de Multiferm suffit à nos fermes. Et c’est tout l’objet : donner de l’avenir à nos fermes. On en est tous très fiers».
Ph. L.