Mobilisation générale pour sauver la forêt
« D’ici 50 ans, 50 % de nos forêts seront vulnérables au changement climatique », a alerté le numéro 2 de l’ONF, vendredi, lors de l’assemblée générale des Communes forestières.
Premier vice-président national des Communes forestières (Cofor), l’élu ardennais Philippe Canot l’a rappelé : le chêne qui fait la fierté des forêts françaises a été importé jadis du sud de l’Italie. Ceci pour indiquer qu’il n’y a aucune raison à ne pas planter en métropole de nouvelles essences, plus exotiques que celles qui peuplent nos forêts depuis des siècles. Car il y a un danger très préoccupant pour l’avenir des massifs : le changement climatique. « Quatre degrés supplémentaires par rapport à l’ère préindustrielle », précise Olivier Rousset, directeur adjoint de l’Office national des forêts (ONF), venu représenter sa directrice générale à l’assemblée générale des Communes forestières haut-marnaises, vendredi 2 juin à Chaumont.
Sous surveillance cet été
« D’ici 50 ans, 50 % de nos forêts seront vulnérables au changement climatique », a également indiqué le numéro 2 de l’ONF. Une grande souffrance qui suscite une forte inquiétude au sein de la filière, résume Jean-Pierre Michel, le président des Cofor 52.
Les menaces ? La sécheresse qui entraîne un fort dépérissement. Le feu qui, désormais, concerne nos contrées. « La Haute-Marne a connu en 2022 ses trois premiers feux de forêt, dont deux en forêt publique », rappelle Olivier Rousset, annonçant que cet été, dans le département, « 20 personnes par jour surveilleront les massifs ». Autre préoccupation : la surpopulation de gibier qui nuit à la régénération naturelle. « Sur 3 300 lots en forêt domaniale, la moitié sont en déséquilibre, et la proportion est encore plus importante dans le Grand Est », précise le directeur national adjoint.
« Nous nous parlons »
Face à ces menaces, la mobilisation générale est décrétée. Tandis que Jean-Pierre Michel forme le vœu d’un « secrétaire général à la Forêt » qui serait enfin « un interlocuteur unique » au sein du gouvernement, Philippe Canot rappelle que les Cofor et l’ONF « ont renoué des liens de haute qualité », par le truchement d’une convention signée fin 2022. Désormais, « nous nous parlons », s’est félicité le vice-président national des Cofor, satisfait que l’ONF a renoncé à de nouvelles suppressions de postes, mais estimant qu’il y avait encore matière « à progresser ». C’est-à-dire redonner des moyens à l’Office.
L. F.