Bleu nostalgie – L’édito de Christophe Bonnefoy
L’Olympique de Marseille en 1993. Une Ligue des champions de football. Dix ans avant, Yannick Noah, l’explosion de joie sur les courts de Roland-Garros et une victoire dont on se souvient évidemment encore aujourd’hui.
Et après ? Après… Disons qu’aujourd’hui, on vit surtout sur les souvenirs. Ceux d’une gloire passée. Bien sûr, certains Français ont continué à nous faire rêver. Evidemment, Mary Pierce a soulevé le trophée en 2000. Pour elle, c’était donc il y a… 23 ans. C’est loin. Et on a plus souvent vibré sur des performances d’un jour que sur de réels espoirs de victoire finale.
Il faut bien avouer que pendant des décennies, la place de numéro 1 mondial ou de vainqueur du mythique tournoi n’a été l’exclusivité que de quelques champions. Pour résumer : Nadal, Djokovic et Federer chez les hommes. Voilà qui n’a pas vraiment toujours laissé de place aux autres.
Aujourd’hui, notre tennis est comme qui dirait en reconstruction. De nouvelles stars émergeront sans doute au sein du tennis hexagonal. Mais pour l’instant, il faut bien se contenter du peu qu’on nous offre. Par exemple d’un Benoît Paire qui avait ces derniers mois plus tendance à donner dans la conduite d’ado plus que dissipé qu’à s’inscrire dans un parcours irréprochable, sportivement parlant. Il paraît qu’il travaille dur pour gommer ses écarts.
Il est pour le coup symptomatique de l’avoir vu perdre ce lundi au premier tour de la compétition parisienne – en cinq sets, contre le 13e mondial, certes – et de l’entendre dire qu’il n’a « pas vraiment de regrets ». Ça montre combien le chemin sera encore long.
Reconstruction, donc, pour lui comme pour le tennis français au sens large, mais avec, toutefois, cette frustration chez les fans de tennis, de ne pouvoir compter que sur des exploits en bleu pour s’enflammer devant son petit écran.