Attaques de loups : le Département persiste et signe
Le conseil départemental a pris une nouvelle délibération pour venir en aide aux éleveurs victimes d’attaques de loups. Elle est plus avantageuse que celle prise le 10 février 2023, retirée à la demande de la préfète.
Le plan de soutien aux éleveurs du Département version février 2023 est enterré. En effet, la préfète de Haute-Marne a demandé au Conseil départemental de retirer sa délibération du 10 février. C’est le système basé sur une aide forfaitaire qui posait question. L’Etat craignait que certains éleveurs soient surcompensés et puissent acheter un nombre d’animaux plus important que la perte subie. « Après, quand on veut qu’une délibération tombe, on la fait remonter », ne s’est pas privé de dire Nicolas Lacroix lors de la commission permanente du Département vendredi 26 mai. Une manière de laisser entendre que la préfète de Haute-Marne aurait fait viser la délibération du Département de la Haute-Marne en haut lieu. Qu’à cela ne tienne. Le Département a changé son fusil d’épaule et a pris une nouvelle délibération vendredi.
« Les récentes attaques de troupeaux d’ovins par des loups au cœur du mois d’avril 2023 à Damrémont, Champigny-sous-Varennes et à Rançonnières ainsi que les échanges que j’ai pu avoir à nouveau avec les éleveurs et les représentants de la profession agricole me conduisent à ne pas fléchir face aux arguments hors sol de l’Etat », a expliqué Nicolas Lacroix. Un nouveau plan de soutien aux éleveurs a donc été présenté et adopté à l’unanimité.
Aides aux investissements
Il s’adresse à tous les éleveurs. Il vise à « compléter, dans la limite de 80 % d’aides et d’un plafond de 2000 € d’aide par exploitant (ayant subi des attaques de loups) et par an, les aides du plan national stratégique relatif à la protection des troupeaux. »
Par ailleurs, le Département va participer au financement d’investissements, autres que ceux du plan d’indemnisation de l’Etat, permettant la réhabilitation du potentiel de production des éleveurs haut-marnais endommagé par la prédation du loup, ainsi qu’à la prévention des dommages et à l’atténuation des risques causés par la présence du loup. Là aussi, le taux d’aide du Département est fixé à 80 % d’aides avec un plafond de 2000 € par exploitant et par an.
Et pourquoi pas aller plus loin ?
La situation est telle qu’aujourd’hui, « certains éleveurs pourraient être tentés d’abandonner l’élevage ovin », déplore Nicolas Lacroix. « Et après quoi ? On mangera de l’agneau qui vient de Nouvelle Zélande ? », a-t-il déclaré. Le plan d’aide nouvelle version entre en vigueur. Le Département réfléchit déjà à aller plus loin avec une prise en charge psychologique des éleveurs en imaginant des solutions de répit et donc de remplacement temporaire sur les exploitations. Les services du département y travaillent. Et si l’Etat venait à « retoquer » la délibération du 26 mai ? « On continuera », affirme Nicolas Lacroix.
C. C.
La filière, quel poids ?
En Haute-Marne, on dénombre 545 détenteurs d’ovins pour environ 43 000 ovins. Les élevages existent sur tout le département mais sont principalement situés dans le Bassigny. 179 élevages détiennent plus de 25 brebis et 90 en possèdent plus de 100. La moitié du cheptel ovin haut-marnais est déteneue par 27 éleveurs.
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