Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.
édito

Discrète omniprésence – L’édito de Christophe Bonnefoy

édito

Il est des parenthèses qui s’imposent, dans ce monde de brutes. Des hommages peut-être étonnants, tant ils évoquent la discrétion, le retrait, la longue absence. Mais nécessaires. Jean-Louis Murat est mort, à l’âge de 71 ans.

Murat, c’était où il voulait, quand il voulait, comme il voulait. Au risque de désarçonner, parfois. Loin du star-system. Evidemment loin de l’autotune. Loin du marketing qui régit le monde de la musique. Ce qui, d’ailleurs, n’a peut-être pas permis à l’Auvergnat de connaître la carrière qui lui était promise. Une magnifique carrière pourtant, avec à l’heure des comptes, une vingtaine d’albums. C’était son choix. Sa nature reculée près de Clermont-Ferrand plutôt que forcer la sienne.

Loin des plateaux, souvent, où il aimait provoquer et faire exploser sa colère lorsqu’il y faisait de très rares apparitions. Loin de tout, carrément. Mais régulièrement de retour musicalement, un jour ou l’autre, lorsque l’envie lui prenait.

Jean-Louis Murat, c’étaient des choix parfois paradoxaux, d’Un singe en hiver écrit pour Indochine – surprenant de prime abord – à des réalisations personnelles très expérimentales, non formatées pour le succès, mais au contenu uniquement dicté par ses inspirations. C’était Murat.

Des années 90, chacun ou presque aura retenu le si intemporel “Si je devais manquer de toi”, de l’album “Cheyenne Autumn”. Il y en eut tant d’autres…

Les yeux bleus perçants, la voix d’apparence fragile, Murat était un personnage. Un sacré personnage. Qui aura plongé ceux qui aimaient l’écouter dans son monde, dans son intimité, dans sa bulle. Particulier, mais lui aussi, comme d’autres, passé au rang d’institution de la chanson française.
Ultime petite provoc’, ultime façon, cette fois bien involontaire, de ne pas faire comme les autres… c’est précisément ce 26 mai que sort le best of de ses chansons les plus emblématiques. Le dernier salut d’un monument. Discret, mais omniprésent.

c.bonnefoy@jhm.fr

Sur le même sujet...

édito
Secousses sociales – L’édito de Patrice Chabanet
Edito

Les tumultes qui secouent la scène internationale ne parviennent plus à couvrir les craquements de notre économie. Casino et Duralex, pour citer des noms emblématiques, luttent pour leur survie à(...)

édito
L’air étonné – L’édito de Christophe Bonnefoy
Edito

Il fut un temps où La France insoumise avait un potentiel pouvoir de séduction. Une époque où le côté Robin des Bois pouvait agir comme un aimant auprès des électeurs,(...)

édito
America is back – L’édito de Patrice Chabanet
Edito

Joe Biden veut aller vite. Trop de temps perdu dans les guérillas de politique intérieure. Des semaines et des semaines à faire attendre les Ukrainiens. Dans une démarche de compensation,(...)