Château du Corgebin : les derniers euros de la Mission Bern

Patrimoine. Grâce à l’appui de la mission Bern, la restauration du château du Corgebin, situé à Brottes, continue avec l’aide d’une douzaine de bénévoles. L’Association internationale du Corgebin s’occupe actuellement de la façade nord.

Comme à chaque retour des beaux jours, les bénévoles de l’association internationale du Corgebin (AIC) sont en pleine réfection du château éponyme situé à Brottes. En ce moment, ils retirent l’enduit de la façade nord, celle du sud ayant eu le droit à sa beauté l’été dernier.

Autrement dit, les adhérents de l’AIC brossent des pierres sur plus d’une cinquantaine de mètres… « Un mètre peut prendre dix minutes ou deux heures. J’en ai déjà mal aux bras », s’exclame Isabelle Breton, bénévole à l’AIC. La douzaine de bénévoles va donc devoir faire preuve d’endurance.

Une fois cette étape achevée, un artisan viendra poser un nouvel enduit, toujours avec l’aide des membres de l’AIC, qui prépareront la mixture. Les matériaux employés sont les mêmes qu’utilisés à l’époque. L’isolant est ainsi un torchis fait de laine de bois. Ces travaux doivent être terminés pour la mi-juillet.

Par ailleurs, une vingtaine de fenêtres vont être changées. La rampe de l’escalier principale sera également refaite en fer forgé, comme à l’origine, et quasiment à l’identique de celle présente à l’hôtel de ville de Chaumont. A la fin de ces différents travaux, l’ensemble de l’enveloppe attribuée par la Mission du patrimoine – 175 000 € – aura été dépensée.

Un « potager » en attente de réparation

Néanmoins, ces derniers euros dépensés ne signent pas la fin de la rénovation du château de Corgebin. D’autres travaux d’envergure sont encore nécessaires. Quelque 300 m² de parquet doivent être posés à l’étage noble, celui pourvu de fenêtres plus hautes et plus larges que le reste du bâtiment. Et pour cause, dans les années 70-80, le plancher d’origine a été vendu à des brocanteurs.

Les menuiseries ont également besoin d’être refaites, la salle à manger étant la seule pièce ayant gardé ses boiseries. Sans oublier l’ameublement, un élément phare pour, quand l’heure sera venue, attirer de nombreux visiteurs.

L’élément qui donnera probablement le plus de fil à retordre à l’AIC est le potager, un appareil de cuisson utilisé dès le Moyen-Age. Cet ancêtre de la cuisinière est l’un des éléments les plus authentiques du château du Corgebin. Malheureusement, plus aucune entreprise ne semble entreprendre ce type de travaux. Toute personne pouvant aider à cette rénovation, ou sur un autre point, est la bienvenue.

« J’ai 76 ans, je suis quasiment sûr de ne jamais voir le bout des travaux », confie Michel Breton. Qui souligne : « Faire évoluer le patrimoine dans le bon sens me motive beaucoup. J’aimerais remettre le bâtiment en état, ou au moins qu’il arrête de se dégrader. C’est une expérience passionnante ».

Julia Guinamard avec notre stagiaire Bénédicte Génin

Pour devenir bénévole, renseignements au 03.25.01.13.69 ou à edithmeyer94@gmail.com​​​​​​​

Travail de longue haleine

La réfection du château du Corgebin représente un travail de longue haleine, entrepris depuis la création de l’AIC 2005. « A la fin des années 90, le château était en ruine. Il avait failli être démoli. Je me rappelle même d’un tuyau en PVC qui trainaît en plein milieu de la façade », se remémore Michel Breton, bibliothécaire retraité, adhérent de l’AIC depuis les premiers jours.

L’homme a ainsi participé aux premiers travaux de rénovation, qui avaient concerné l’électricité du sous-sol. Les bénévoles de l’AIC avaient alors posé 800 mètres de câble. « Je n’y connaissais rien, mais avec l’aide et les conseils de personnes travaillant dans le secteur, on avait réussi à en voir le bout », indique-t-il. Des souvenirs encourageants côté rénovation du potager pour lequel des plus ou moins grands connaisseurs sont recherchés.