Mourir d’aider – L’édito de Patrice Chabanet
Il y a toujours quelque chose de profondément injuste dans la mort d’innocents. Fauchés parce qu’ils se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment. Une infirmière du CHU de Reims et trois policiers de Villeneuve-d’Ascq ont payé le prix de ce destin funeste. Mais le hasard n’explique pas tout. Ce serait trop facile. L’auteur du coup de couteau mortel contre la soignante rémoise avait un lourd passé psychiatrique. Le conducteur de la voiture qui a fracassé le véhicule de police était positif à l’alcool et aux stupéfiants. Dans les deux cas, des professions, des engagements pour porter assistance. Au bout de la route, mourir d’aider.
Dès à présent se pose – une nouvelle fois – la question de la prévention. Il n’y aura pas de solution miracle. Les chauffards alcoolisés et drogués seront toujours là. Les fous furieux – pour reprendre un terme générique – seront toujours tapis dans l’ombre avant de passer à l’acte.
Le grand public se tourne volontiers vers deux professions dont on attend tout : les juges et les psychiatres. Fallait-il lâcher dans la nature le futur assassin de l’infirmière, en curatelle renforcée pour d’autres faits ? L’automobiliste qui a provoqué l’accident avec la voiture de police était-il vraiment suivi par la justice ? On peut en douter. On connaît l’argument : trop de dossiers à traiter. Tant qu’il n’y a pas mort d’Homme… Mais quand la tragédie est là, branle-bas de combat général. Mais il est un peu facile de demander la sévérité la plus extrême… Le fils de Nadine Morano, qui ne passe pas pour une laxiste échevelée – a été placé en garde à vue pour délit de fuite et conduite sous cocaïne.
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