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Un bel hommage au gendarme Francis Marroux, chauffeur du Général

La cérémonie s’est déroulée devant la Boisserie, maison familiale du général de Gaulle.

Dans le cadre de leur remise de képis, 110 élèves de l’école de gendarmerie de Dijon sont venus à Colombey-les-Deux-Eglises, rendre hommage vendredi 19 mai à La Boisserie, à leur parrain de promotion : l’adjudant Francis Marroux, qui fut le chauffeur attitré du général de Gaulle et son homme de confiance jusqu’à la fin de ses jours.

La cérémonie de remise des képis s’est déroulée le vendredi matin sur l’esplanade de la Croix de Lorraine. C’est toujours un temps fort pour les nouveaux gendarmes puisqu’elle constitue un moment de partage et de fierté. C’est une étape qui marque leur reconnaissance en tant que frères d’armes et leur entrée au service de la gendarmerie. Cette seconde cérémonie, devant l’un des lieux où a exercé leur parrain de promotion, le gendarme Marroux, a également été très riche en symboles.

L’aumônier de l’école, Roland Milan, a rappelé aux jeunes ce que représente, dans la tradition, la fidélité et la loyauté du gendarme. Une réflexion ponctuée par la lecture de poèmes et de prières par des généraux, et par les beaux chants de la chorale catholique de l’école. La cérémonie s’est achevée par une évocation de leur sainte patronne, sainte Geneviève, et par la bénédiction des élèves. Avant de rompre les rangs, chacun (et chacune) a lancé son puissant et vibrant cri de ralliement : « Vive la gendarmerie ! »

Le destin d’un gendarme, de la Résistance à l’Elysée

Jean-Michel Anciaux, officier de la Réserve citoyenne de défense et de sécurité de la gendarmerie (SIRPAG-DGGN), est l’auteur d’une biographie de l’adjudant Francis Marroux, qu’on peut retrouver dans sa totalité sur le site Internet de la Gendarmerie nationale. Il en a rappelé les grandes lignes aux jeunes gendarmes : « Francis Marroux est admis en gendarmerie le 7 juillet 1939 (…) En 1940, il est nommé gendarme à la compagnie de gendarmerie de Seine-et-Oise. Refusant de se soumettre, il rejoint la Résistance en 1941 (…) En 1943, il prend le maquis en Dordogne et participe avec d’autres résistants à l’évasion d’officiers français internés à Evaux-les-Bains. Après avoir rejoint les Forces françaises libres de l’Ouest, dirigées par le général de Larminat, il participe à la libération de Périgueux, Angoulême et Saintes. Redevenu gendarme après la Seconde Guerre mondiale, Francis Marroux est projeté en 1950 en Indochine (…) C’est en 1959 que le colonel Robert-Pol Dupuy, nouveau commandant militaire du Palais de l’Elysée, demande au gendarme Marroux, son ancien subordonné et compagnon dans la Résistance, d’être le chauffeur attitré du général de Gaulle. Marroux exercera cette fonction durant toute la présidence du Général, de janvier 1959 à avril 1969. Les quatre premières années coïncident avec le conflit algérien, moment oùla sécurité du Chef de l’Etat prend une importance majeure. Aucun homme d’Etat français, aucun président de la République ne s’est vu plus souvent menacé dans sa vie que le général de Gaulle durant cette période. Ces menaces ont considérablement augmenté les responsabilités qui pesaient sur les épaules de l’adjudant Marroux. C’est grâce au courage et au sang-froid de son chauffeur que le général de Gaulle échappe à une mort certaine lors des attentats de Pont-sur-Seine et du Petit-Clamart. (…) Après la démission du général le 28 avril 1969, l’adjudant Marroux lui fait part d’un vœu secret qu’il porte au profond de son âme. Le plus grand honneur désormais dans sa vie serait de rester au service du général de Gaulle. Le général accepte immédiatement. C’est dire l’attachement, la confiance et l’estime que De Gaulle lui témoigne. Marroux fait alors valoir ses droits à la retraite par anticipation, le 1er juin 1969, et retrouve aussitôt Colombey, où il s’installe définitivement. Il loge dans la petite maison située juste en face de la grille d’entrée de la Boisserie. Chauffeur privé du général, Francis Marroux est aussi son homme de confiance. Lorsque le Général meurt, le 9 novembre 1970, Francis Marroux est près de lui (…) Après la mort du général, Francis Marroux, fidèle entre les fidèles, demeure au service de Mme de Gaulle à Colombey (…) L’Histoire retiendra ainsi que l’adjudant Francis Marroux est la seule personne qui aura été présente auprès de Mme de Gaulle en quatre circonstances exceptionnelles : lors des tragiques attentats, le 8 septembre 1961 et le 22 août 1962, au moment de la mort du général de Gaulle, le 9 novembre 1970, et lors du départ définitif de Mme de Gaulle de La Boisserie, le 27 septembre 1978. »

De notre correspondante

Aurélie Chenot

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