Sénat : Anne-Marie Nédélec se lance
Politique. La maire de Nogent, présidente des maires de Haute-Marne, entre dans la campagne des élections sénatoriales. Charles Guené n’y retournant pas, elle se lance dans « son dernier challenge ».
L’idée lui trotte dans la tête depuis un bon moment. A vrai dire, depuis les dernières élections sénatoriales de 2017. Mais « par loyauté », elle n’y est pas allée il y a six ans. Elle n’allait pas se présenter face à Bruno Sido dont elle était la vice-présidente au Département. Elle n’allait pas non plus croiser le fer avec Charles Guené qu’elle a remplacé à la tête de l’association des maires.
Six ans plus tard, elle se lance même si sa décision a été prise très récemment « fin avril », glisse Anne-Marie Nédélec qui a attendu que Charles Guené confirme qu’il n’y retournait pas. Aller aux sénatoriales, « c’est mon dernier challenge », sourit la maire de Nogent, « au niveau âge, je suis à la limite de ce que je m’étais fixée », dit l’ancienne prof d’histoire qui aura 70 ans dans quelques jours. « Mais, au moment où je vous parle, j’ai 69 ans », plaisante-t-elle.
Plusieurs hypothèses pour son suppléant
Le Sénat est pour Anne-Marie Nédélec une forme d’aboutissement d’un engagement public qui remonte à 1989, année où elle est entrée au conseil municipal de Nogent avant d’en devenir maire dix-neuf ans plus tard. Au Conseil départemental (conseil général à l’époque), elle fait son entrée en 2009 et est réélue depuis pour être aujourd’hui première vice-présidente de Nicolas Lacroix. D’ailleurs, est-ce que ce sera lui son suppléant lors de l’élection du 24 septembre ? La question n’est visiblement pas tranchée. « Il y a plusieurs hypothèses », souligne Anne-Marie Nédélec, présidente de l’association des maires de Haute-Marne depuis 2018.
Le non cumul des mandats passera par là
Ce qu’elle met en exergue à l’heure d’officialiser sa candidature est le fait de très bien « connaître les collectivités. » « Si je suis élue au Sénat, c’est pour défendre les intérêts des collectivités et des territoires. Et je souhaite surtout défendre les spécificités des territoires ruraux (…) je veux que l’on rende aux maires le pouvoir d’agir », déroule Anne-Marie Nédélec prête à se saisir de l’ensemble du travail législatif réalisé par la Chambre haute.
Le spectacle donné par l’Assemblée nationale la désole, elle que les casseroles « ne font pas rire », trouve que la société actuelle ne tourne pas bien rond. « Oui tout cela m’inquiète », souligne la maire de Nogent qui se dit très attachée « à la liberté » mais aussi « à la démocratie représentative. » Être élu, ça n’est pas rien pour Anne-Marie Nédélec et ça oblige. Elle n’a jamais eu de carte dans un parti politique mais tout le monde sait où sont ses idées, à droite, dans la ligne de l’actuel président du Sénat, Gérard Larcher dont elle rejoindra la majorité si elle est élue.
Si c’est le cas le 24 septembre prochain, elle perdra certains de ses mandats pour cause de non cumul. Anne-Marie Nédélec ne pourra plus être de maire de Nogent, perdra son poste de fait à l’Agglo de Chaumont, devra passer la main à la tête de l’association des maires mais pourra rester conseillère départementale de Nogent. Elle le dit. En cas de victoire, ce sera son unique mandat de sénatrice. Le plus dur pour elle ? La perspective de lâcher son mandat de maire.
Céline Clément