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Gardien de Dijon, le fort d’Hauteville et ses secrets

Le fort d’Hauteville est situé sur les hauteurs de Dijon.

Sur les hauteurs de Dijon, le fort d’Hauteville fait partie du système Séré de Rivières. Destiné à la défense de la cité des Ducs après la guerre de 1870, il a avant tout servi de prison, et est désormais valorisé comme élément patrimonial.

Le fort d’Hauteville, brièvement dénommé fort Carnot pendant le ministère Boulanger (1887), appartient au système Séré de Rivières, ensemble de fortifications bâti à partir de 1874 comme Langres, Besançon, Reims, Laon et La Fère, pour protéger les frontières françaises pour l’Est de la France. Le bâti comprend notamment des parties en pierre de taille (façade, piliers, corniches…) : pierre de Premeaux et d’Is-sur-Tille.

Dans une casemate, une magnifique chapelle.

Bâti à Hauteville-lès-Dijon, qui domine la cité des Ducs, il est un des éléments essentiels d’une ceinture de fortifications devant assurer la protection de la place de Dijon. Situé à 450 m d’altitude, il offre une vue incomparable sur la plaine dijonnaise, Dijon, le Jura et les Alpes (Mont-Blanc).

Ce fort appartient à un ensemble de fortifications établies autour de Dijon après la guerre de 1877, et s’intègre dans le système de défense des frontières de l’Est, dû au général Séré de Rivières. La construction s’étend de 1877 à 1880. De plan polygonal, le fort est entouré de fossés profonds. Des parapets flanqués de caponnières protègent les casernements, la poudrière, et les ateliers.

Une chapelle et un musée

Occupé par l’armée allemande à partir de 1940, le fort a servi en 1942 comme extension de la prison de Dijon pour y interner des Juifs, résistants ou prisonniers de droit commun, qui ont plus tard été acheminés vers le camp de Drancy, ultime étape avant les camps d’extermination nazis. Les registres témoignent du passage de 3 821 détenus.

En 1944, le fort est occupé par l’armée française, le fort d’Hauteville renfermait alors prisonniers politiques et résistants, puis jusqu’en 1948 des prisonniers allemands. Ces derniers ont transformé une casemate en chapelle, l’ornant de splendides peintures murales. Dans la période la plus récente, il servit de caserne d’instruction.

Afin de valoriser ce patrimoine, il a été décidé, par la mairie et l’association Cadoles et Meurgers, de créer sur ce site un musée de la vie paysanne d’autrefois : des travaux de restauration et de muséographie ont été réalisés et ce sont dix salles sur 360 m2 qui sont ouvertes à la visite. Le fort d’Hauteville est aujourd’hui inscrit aux Monuments historiques (arrêté du 17 mars 2006). En 2010, la commune d’Hauteville-lès-Dijon a racheté le fort au ministère de la Défense. L’association hautevilloise de sauvegarde du patrimoine « Cadoles et Meurgers » et son équipe de bénévoles assure les visites du fort d’Hauteville.

De notre correspondante Annie Goutelle

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