La pyrale du buis est de retour

Il y a des absences qui ne manquent à personne… C’est le cas de la pyrale du buis qui s’était faite plus discrète les années écoulées et qui revient en force en ce printemps 2023.

La pyrale est une chenille qui donne un papillon noir et blanc. Originaire d’Asie, présent en Europe depuis les années 2 000, cet insecte se nourrit exclusivement de buis, dont il consomme les feuilles et l’écorce. Son passage est ravageur pour les buis, des végétaux décoratifs à la poussée lente. Certaines branches ne s’en remettent pas ou alors après de longs mois.

En Haute-Marne, la pyrale a lancé son attaque fin avril. Jardinier en chef au château du Grand Jardin de Joinville, Cédric Bronnimann témoigne. « Nous avons observé les premières chenilles il y a environ trois semaines. Nous avons traité une première fois au bacille de Thuringe », détaille-t-il. Un traitement qui implique la fermeture du site au moment de la pulvérisation du produit dans les deux km de linéaire de buis du château du Grand Jardin.

En raison de la météo pluvieuse, le retraitement, dix jours après le premier, n’a pu s’opérer. « Nous trouvons encore de petites chenilles », complète Cédric Bronnimann. Destinés aux futurs papillons, les pièges à phéromones sont prêts. L’équipe va en outre tester une nouvelle technique basée sur l’utilisation d’une larve d’insecte nommée « steinernema carpocapsae », un ver rond parasite qui a développé une symbiose tueuse d’insectes avec des bactéries et tue ses hôtes quelques jours après l’infection.

Cédric Bronnimann reste confiant. « Même les buis attaqués peuvent repartir. Cela peut mettre deux ans, mais j’ai vu des buis entièrement secs redevenir verts. » Il conseille cependant de ne pas tarder pour agir dès l’observation des premières chenilles.

S. C. S.

s.chapron@jhm.fr

Comment lutter contre les chenilles ?

Attirer les prédateurs. Chauve-souris et mésanges raffolent de ces chenilles. Aussi, l’un des moyens de lutter naturellement contre ces indésirables consiste à installer des nichoirs à mésanges et chauve-souris en espérant que ces dernières les trouvent accueillants et s’y établissent.

Un piège. On attrape les guêpes avec des saveurs sucrées… Pour les pyrales devenues papillons, il faudra plutôt opter pour les pièges à phéromones. Le principe est simple : dans un piège à guêpe, on dispose des phéromones d’individus femelles. Et on piège les mâles. Des produits naturels, en vente en jardinerie.

Traiter. Le traitement est naturel et dissuasif. Il est élaboré à base de bacilles Thuringe. Ces bactéries diluées dans l’eau et vaporisées sur le feuillage de votre buis le protégeront des attaques.

Eliminer. La solution est simple et basique : on attrape les chenilles et ont les écrase. C’est efficace et radical et lorsqu’on a relativement peu de surface, c’est rapide.