Une plainte déposée contre la maison d’accueil spécialisée Léontine de Saint-Dizier
Samedi 11 mars, Hamid Laassiri, 46 ans, hémiplégique et souffrant de schizophrénie, se serait fait violemment agresser par un aide-soignant à la maison d’accueil spécialisée Léontine de Saint-Dizier. Alertée, sa famille a décidé de porter plainte contre l’établissement.
C’était le 28 mars. Tandis que Ionass Laassiri se trouvait chez lui dans le Jura, il reçoit un coup de fil peu ordinaire. « Un médecin de la maison d’accueil spécialisée Léontine de Saint-Dizier m’appelle et me demande de venir le lendemain. Je ne pouvais pas attendre alors, je lui ai demandé ce qu’il se passait ». Son frère Hamid, âgé de 46 ans, hémiplégique à la suite d’un AVC et souffrant de schizophrénie, aurait été victime d’une agression onze jours auparavant par un aide-soignant, dans l’enceinte de la maison d’accueil spécialisée Léontine de l’hôpital André-Breton.
Il m’a secoué. Je lui ai demandé d’arrêter plusieurs fois, mais il a continué. »
Dans la nuit du 11 mars plus précisément. Aux alentours de 4 h du matin, la poche d’urine d’Hamid est pleine. Un aide-soignant se rend alors dans la chambre du quadragénaire pour la changer. Ici, l’intervention semble ordinaire… Jusqu’à ce que la situation dérape. « Il a regardé mes draps et m’a dit « t’as encore pissé », a précisé le patient aux forces de l’ordre. « Ensuite, il m’a secoué. Je lui ai demandé d’arrêter plusieurs fois, mais il a continué. » Selon ce dernier, le professionnel de santé aurait poursuivi en lui donnant un coup de poing sur le front avant de changer les draps et de repartir. Un endroit sensible pour lui, victime d’un AVC deux ans auparavant. L’altercation serait par ailleurs loin d’être anodine. « Ce n’est pas la première fois. Si je devais compter… », a expliqué Hamid aux enquêteurs.
En prenant connaissance de la blessure de son frère, dès le 29 mars, Ionass Laassiri fait, dans la foulée, le nécessaire pour permettre à Hamid de se rendre au commissariat et de déposer plainte pour « violence par personne chargée de mission de service public sans incapacité ».
Une enquête administrative lancée en interne
Côté hôpital, pour l’heure, il ne s’agirait pas d’une agression, mais plutôt d’une altercation. « Le patient avait fait preuve de beaucoup d’agressivité. À l’occasion, d’un réveil pour des soins, il a eu une réaction violente à son encontre. Par mesure-réflexe, l’aide-soignant a esquivé les coups qui lui ont été adressés et a dû dans cette esquive non pas répondre, mais essayer de se défendre en heurtant le faciès », explique Pascal Mokzan, directeur délégué des centres hospitaliers bragards. « Pour lever tous les doutes et par mesure de précaution, j’ai diligenté une enquête administrative à l’encontre de cet agent. Si les faits sont avérés, à ce moment-là, nous prendrons les mesures nécessaires. »
Dans l’attente des résultats, l’aide-soignant est toujours en exercice. Ionass Laassiri s’est renseigné pour le faire transférer dans un autre établissement spécialisé du Jura, tout en souhaitant déposer une seconde plainte contre l’hôpital André-Breton, « pour [les] avoir prévenu 18 jours après l’agression. »
Dominique Lemoine