Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.
Deux jours d'enchères pour le Terminus Reine à Chaumont

Enchères du Terminus Reine : le moment de rester entiers

Deux jours d'enchères pour le Terminus Reine à Chaumont
Des Chaumontais ont déjà dit tenir à avoir un souvenir du Terminus Reine (©collection B. Théveny)

Les enchères du Terminus Reine ont lieu samedi 13 et lundi 15 mai. Un moment attendu par de nombreux Chaumontais, conscients qu’en emmenant un petit quelque chose, ils pourraient échapper au sentiment de laisser un bout d’eux-mêmes dans une histoire qui se termine.

« Il s’agit d’une vente volontaire ». Autrement dit, merci de ne pas confondre avec une vente judiciaire, avertit le patron du Terminus Reine. « Je vends ce que je veux bien vendre, je n’y suis pas obligé ». Pour l’heure, François Jehlé « a le souci de libérer l’immeuble ». Les deux jours de vente aux enchères du Terminus Reine s’annoncent des évènements, samedi 13 mai à destination des particuliers et lundi 15 mai, à destination plutôt des professionnels. Naturellement, les Chaumontais vont se cogner à la réalité : après un siècle d’existence, l’établissement ferme, il va être temps d’y croire. « D’aucuns ont voulu traiter en amont ». Sauf que quand on a un peu de manières, « on ne désavoue pas un commissaire-priseur ». En tout cas, on retient qu’ils sont nombreux à être fermement décidés à emporter « quelque chose du Terminus ». Histoire aussi d’échapper au sentiment de laisser un bout d’eux-mêmes dans l’affaire.

Une « verticale » d’enfer

« 7 à 800 pièces pourraient se vendre entre le samedi et le dimanche ». Le public pourra les voir sur pied avant les enchères, les samedi et lundi matin, de 9 h à 12 h. Ou d’ores et déjà consulter leur liste sur le site de la SELARL Arnaud Vannier, à la page Alizenchères. Chacune est accompagnée d’une photo. Dans cette offre pléthorique, on retient les seaux à glaçons en cuivre, dans lesquels on peut mettre deux bouteilles ou un magnum, aux côtés de couverts argentés plus classiques. A cet effet, François Jehlé grommèle. « Il y aurait plus de couverts si, au fil des années, les clients ne s’étaient pas servis… ». Et puis il y aura du vin, du solide ; et puis du sérieux : des Medoc cru bourgeois, qui démarreront à des petits prix, des grands « château » de Bordeaux cette fois, des poids-lourds de Bourgogne, des Côtes-du-Rhône au carré ; et une « verticale » de Côte-Rôtie (même vin, même cuvée sur des millésimes différents – ici 2003-2009), des champagnes de l’an 2000 (Laurent Perrier, Duval-Leroy…). Parmi les tableaux, une peinture du viaduc de 1857 devrait occuper l’épicentre des intérêts ; sur le créneau restauration, une table à découper qu’on verrait précisément bien dans son chez soi.

« C’est la fin d’une civilisation »

Des lampes et la table à découper feront partie des lots ; en revanche, François Jehlé conserve les deux affiches de cinéma (©JHM).

« C’est la fin d’une civilisation. Il ne faut pas se leurrer, les hôtels-restaurants classiques comme le Terminus Reine sont appelés à disparaître. Les produits sont devenus trop chers quand les charges de personnel égalent la moitié du prix d’un plat. C’est notre faute, dans l’hôtellerie-restauration, ça fait 10 ans qu’on n’a pas fait évoluer la profession alors qu’il eut fallu remodeler les choses. D’ailleurs, aujourd’hui, nombre de restaurants travaillent trois jours par semaine ». Sans surprise, il est loin de se sentir d’une humeur de troubadour, le sieur François. Toutefois, il n’a pas coulé tout le Terminus Reine dans ces deux jours. Ainsi, « non », le grand aigle en bronze n’en sera pas. Ni les affiches encadrées en caisses américaines (films de Louis Malle, de Jean Yanne et Michel Serrault, de Fédérico Fellini). Tout pareil, « je garde le sanglier qui m’a transformé en passoire ». Toujours à l’inverse des troubadours, en haussant les épaules, sur ces deux jours qui pourraient être rudes, le sieur François fait dans le lapidaire. « C’est tout ». Implacable logique : en effet, « il n’y a rien à dire ».

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

Sur le même sujet...

Les impôts en ligne, c’est facile ?
Eclaron-Braucourt-Sainte-Livière, Éclaron-Braucourt-Sainte-Livière
Les impôts en ligne, c’est facile ?
Société , Vie quotidienne

Dans le cadre de l’accompagnement numérique proposé par la commune, visant notamment les seniors, la conseillère numérique Charline Ortillon a animé un atelier thématique sur les impôts en ligne mercredi(...)

Chaumont, Langres, Saint-Dizier
L’itinérance au service des plus fragiles, premier bilan
Société , Vie quotidienne

Solidarité. Le van itinérant Louise et Michel.e, mis en place par le CIDFF, a bouclé ses six premiers mois d’itinérance, d’accueil, d’écoute et de conseil. Un premier bilan atteste de(...)

Sommevoire
L’Architecte des bâtiments de France visite Sommevoire
Patrimoine

Jean-Pascal Lemeunier, Architecte des bâtiments de France (ABF) de la Haute-Marne depuis septembre 2023 et Sylvain Garnier, en charge du secteur Nord du département, ont été reçu, mardi 16 avril(...)