Martel : le vert lui va si bien
À Chaumont, Martel, qui débuta jadis dans le paysage s’est diversifié dans les travaux publics en accordant une importance majeure à son impact environnemental. Sa nouvelle centrale d’enrobé écoresponsable en atteste.
Que de chemin parcouru pour l’entreprise Martel depuis 1987. Cette année-là, Henri et Annie se mettent à leur compte, avenue Ashton à Chaumont, dans un garage de 2,50 m sur 5 m. Leur spécialité est alors les espaces verts.
Aujourd’hui, Martel est un nom visible sur moult véhicules partout en Haute-Marne et dans les départements limitrophes. Le parc véhicules de l’entreprise compte une quarantaine de poids lourds et gère près de 200 cartes grises. La section paysage compte 48 salariés, la section travaux publics une vingtaine. Il s’en trouve une dizaine d’autres à la centrale à béton. Bref, la croissance de l’entreprise, des entreprises, est proportionnelle à la modestie des dirigeants.
Martel Travaux Publics a investi dans une centrale d’enrobés écoresponsable installée sur le site de la Dame Huguenote. L’impressionnant dispositif, flambant neuf, aux cuves alu rutilantes sous le soleil de printemps, est réellement unique en Europe de par ses caractéristiques.
Cette centrale rejette 200 fois moins de particules fines que ce qu’autorisent les normes les plus strictes. Elle est notamment constituée d’un grand bâtiment de 800 m2 recouvert de panneaux photovoltaïques. L’électricité ainsi générée permet de maintenir à haute température les cuves à bitume. Ce bâtiment permet de stocker le sable à l’abri de l’humidité. Dans cette industrie, l’humidité, c’est l’ennemi ; un sable sec permet de consommer beaucoup moins d’énergie (gaz) au début du processus. L’entreprise va aussi s’équiper pour récupérer toutes les eaux de pluie issues du toit de ce bâtiment pour les réinjecter dans la centrale.
Martel TP a aussi remis une option dite « bitumousse » qui permet la fabrication d’enrobés basse température. Là encore, la consommation d’énergie est optimisée ; l’environnement y trouve son compte.
Il le trouve aussi, son compte, dans l’utilisation par Martel TP d’une technologie qui récupère au maximum 80 % des produits issus du rabotage des routes. « Notre but, c’est de travailler proprement » résume sobrement Laurent Martel.
Cette conviction a sans doute participé largement aux aides qu’a obtenues l’entreprise dans le financement de ce projet de centrale d’enrobé. L’Ademe et l’Europe ont participé largement. Le GIP a suivi. Il a fallu monter de bien complexes dossiers afin de convaincre les financeurs. Jean-François Piard, de la CCI 55-52 s’est attelé à cette tâche à la plus grande satisfaction de la famille Martel. De toute évidence, il a été efficace : la nouvelle centrale devrait être inaugurée à l’automne. Pour ces projets, les financements ont été aidés par l’Ademe, mais aussi par Climaxion, le Feder et le GIP 52.