La MAS ne pédale pas dans le vide
ASSOCIATION. Samedi 6 mai, la Maison pour un accueil solidaire (MAS) de Saint-Dizier tenait son assemblée générale au centre socioculturel. De quoi constater un retour à la normale des activités, après des années de pandémie compliquées, et le dynamisme de l’atelier vélo.
Tout le monde avait le sourire, samedi 6 mai, dans la salle de spectacle du centre socioculturel (CSC). Et pour cause, les responsables de la MAS avaient de bonnes nouvelles à donner à la trentaine de personnes présentes. « Nous sommes dans une phase positive, avec 104 adhérents, et plein d’actions qui nous ont reboostés », sourit Patrice Duprat, le président, en aparté. « Nous avons repris l’activité normalement ! »
L’atelier vélo en pleine forme
Un des points d’orgue de cette activité est l’atelier vélo. La MAS répare et revend en effet des bicyclettes – à partir de 25 €, un prix défiant vraiment toute concurrence – depuis plusieurs années. Mais, en 2022, l’atelier a évolué. « Jusqu’alors, on fonctionnait uniquement avec le bénévolat. Désormais, nous avons un employé, qui travaille à 80 % en parallèle d’une formation », se satisfait Annie Jeandot, membre du bureau de l’association.
Toutefois, pour reprendre les termes d’Annie Jeandot, « l’année 2023 s’annonce décisive pour cet emploi, puisque l’atelier vélo présente un petit déficit ». Le salarié de la MAS a néanmoins obtenu un diplôme d’animateur fédéral de cyclisme, et se forme à la gestion des stocks. En d’autres termes, si son contrat auprès de l’association n’est pas renouvelé, il devrait trouver sans mal un nouveau job. Par ailleurs, la MAS peut toujours compter sur de nombreux bénévoles pour faire tourner l’atelier vélo. Une manière d’accompagner des personnes en grande difficulté vers l’emploi.
Chômeurs pointés du doigt
Car si la MAS n’est, selon Patrice Duprat, pas « une structure d’insertion » – donc incapable de fournir des chiffres sur le nombre de personnes aidées ayant retrouvé un travail – elle promeut sa volonté d’accueil inconditionnel des « travailleurs privés d’emploi » victimes de l’isolement. « Nous sortons d’une année difficile, les chômeurs et précaires ont été montrés du doigt, voués aux gémonies », constate le président, amer.
Pas de quoi empêcher l’association de poursuivre sa mission, aussi avec l’atelier cuisine. Une adhésion à la Banque alimentaire a d’ailleurs permis de lutter contre l’inflation sur les produits alimentaires, et de maintenir le prix des repas de la MAS à 2 €. « Nous restons dans une logique de produits bios et en circuit court, autant que nous le pouvons », atteste Annie Jeandot. Là encore, ce sont des adhérents bénévoles qui mettent leur savoir-faire au service des autres.
Dorian Lacour