Café de village, éphémère ou durable ? Ils ont (presque) choisi

Économie. La Guinguette mobile initiée par l’association 1 000 cafés a fait étape, jeudi 4 mai, devant la mairie de Villiers-en-Lieu. De quoi replacer l’implantation d’un véritable débit de boissons au cœur des hypothèses d’évolution de la municipalité. 

Une petite fourgonnette rouge digne d’un épisode de Louis la Brocante, des boissons, de quoi grignoter et des communes motivées, il n’en fallait pas plus pour lancer l’idée. Mercredi 3 mai, la Guinguette mobile s’est élancée des locaux de Kronenbourg, en Alsace, pour rejoindre – à 50 k/h, pas plus – les petits villages haut-marnais en quête de dynamisme social. 

Après un premier arrêt à succès à Puellemontier, la buvette roulante, portée par l’association 1 000 cafés du groupe SOS et l’Agglomération Saint-Dizier, Der et Blaise, a fait escale le lendemain devant la mairie de Villiers-en-Lieu. Là encore, l’animation a fait mouche. 

« On a des endroits qui pourraient s’y prêter, après, le souci, c’est de trouver des porteurs de projets »

Ce soir-là, la foule est arrivée au compte-goutte. Si à 17 h, peu de riverains avaient fait le déplacement, au bout d’une heure, nombreux étaient celles et ceux, encouragés par une météo favorable, à occuper les tables installées pour l’occasion. L’envie de boire un verre en plein air, la musique diffusée dans les enceintes, et les jeux en bois en accès libre ont suscité l’intérêt de plusieurs centaines de personnes. « Les stocks ont été vidés, c’est au-delà de ce qu’on attendait », s’est réjoui le lendemain Pierre, responsable du café itinérant. Une satisfaction partagée par l’édile villarais, Eric Bonnemains : « On trouvait l’idée intéressante, mais on n’avait pas candidaté. Ce sont eux qui nous ont demandé s’ils pouvaient s’installer dans le village. Au final, c’était une bonne soirée. »

Et après ? 

Là est la question. L’événement a rencontré une certaine popularité, relançant le débat sur l’implantation d’un débit de boissons sur la commune. « On a des endroits qui pourraient s’y prêter, après, le souci, c’est de trouver des porteurs de projets capables de le prendre en main », songe le maire de la commune aux 1 524 âmes.

À cette difficile projection succède d’autres interrogations : « On travaille sur l’éphémère et ça fonctionne. Mais il y a une différence entre l’éphémère et le durable. Les gens disent que ça manque parce qu’ils se réfèrent à ce qu’il se passait il y a dix ou vingt ans. Mais, est-ce que pour autant aujourd’hui, ils iraient consommer ? » En attendant de trouver une réponse, la camionnette, elle, reviendra le 17 juin, au parc du château en organisant cette fois-ci, en plus de la buvette, un concert animé par le groupe Alive.

Dominique Lemoine

d.lemoine@jhm.fr

Les prochaines étapes : Le 6 mai à Vouillers, près de la mairie : concert de Louise Ellie. Le 13 juin à Maurupt, place de la mairie : théâtre et danse. Toutes les dates sont à retrouver sur www.1000cafes.org.

À Contrisson, un lien social retissé

À une demi-heure de Villiers-en-Lieu, un café permanent, porté par l’association 1 000 cafés, a vu le jour à Contrisson (dans la Meuse), 19 avril 2022. À l’instar de la Guinguette mobile, l’idée est de permettre aux 830 habitants de la commune de se retrouver dans un espace dédié. À sa tête, Cédric Honoret, professionnel dans la fonction publique et cuisinier de métier, ravi de pouvoir « réaliser un rêve d’enfant ». En plus de faire débit de boissons, l’établissement, ouvert 6 jours sur 7, assure aussi d’autres services dont dépôt de pain et épicerie. Ce qui a eu pour effet de titiller dans un premier temps la curiosité des riverains, puis de créer de nouvelles habitudes. « Je faisais une quinzaine de couverts journaliers », précise Cédric Honoret. Un bilan positif partagé par le maire François Clausse : « Le partenariat avec 1 000 cafés est tout à fait satisfaisant. Il nous a soulagé dans pas mal de tâches, notamment le recrutement ou encore pour l’accompagnement du gérant. C’est devenu comme nous le souhaitions un lieu de convivialité et d’échange. » En mars dernier, pour diverses raisons personnelles, Cédric Honoret a quitté la gérance du café. Un recrutement a été mis en place pour rouvrir durant la saison estivale le petit commerce.