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Droit de manifester : entre local et national, un net décalage

Le 1er mai, Marcel Marchand a tenu un discours sur la défense du droit de manifester.

Outre les discours politiques en lien avec le sujet des retraites, le 1er mai à Saint-Dizier a été marqué par l’intervention de Marcel Marchand. L’ancien président du groupe local d’Amnesty international a tenu à sensibiliser sur l’importance du droit de manifester.

Lundi 1er mai, 10 h. Alors que la place Aristide-Briand se remplit petit-à-petit, les discours des représentants syndicaux ont débuté, le secrétaire général de l’Union locale CGT – Manuel Porcar – en tête. Dans la foulée, comme c’est le cas chaque année, Marcel Marchand a pris le micro. Casquette jaune d’Amnesty vissée sur la tête, pancarte accrochée autour du cou, pin’s de la Ligue contre le cancer épinglé sur son costume : le désormais ex-président du groupe local d’Amnesty International s’était mis sur son 31. Ou son 1er, au choix.

A l’image des photos de manifestations symboliques ces dernières années affichées sur sa pancarte (Je suis Charlie, Black Lives Matter, Me Too…), le Bragard a tenu un discours engagé sur le droit de manifester, au nom d’Amnesty : « Ce droit est menacé partout dans le monde où de nombreux Etats, y compris la France, vont de plus en plus loin pour y contrevenir. » Les exemples cités sont nombreux, essentiellement dans l’actualité récente, entre la réforme des retraites ou les affrontements à Sainte-Soline sur le sujet des méga-bassines. Marcel Marchand termine son propos en expliquant que : « Les instances internationales ont aussi beaucoup critiqué la situation en France. Le rapporteur spécial des droits humains de l’ONU suit « de très près les manifestations en France », et le conseil de l’Europe déplore « l’usage excessif de la force en France ». »

Dualité

Un constat inquiétant qui tranche avec le territoire. Depuis le début du mouvement, 14 actes (avec le 1er mai) ont été organisés à Saint-Dizier. Des rassemblements devant la mairie aux cortèges dans les rues du centre-ville, en passant par les barbecues, les barrages filtrants ou bloquants aux ronds-points, les opérations escargots… En cumulé, ce sont plus de 20 000 citoyens qui se sont mobilisés depuis le début. Et ce, sans jamais de problème : « Tout s’est très bien passé ici », rappelle le commandant Franck Vurpillot, chef de la circonscription de police de Saint-Dizier, qui a également confirmé qu’aucune interpellation n’est à signaler depuis les presque quatre mois de mobilisation.

Il faut dire que la communication fonctionne bien entre l’intersyndicale et les services de la préfecture. « Pas un carton n’a brûlé à Saint-Dizier depuis trois mois, il n’y a eu aucune violence », rappelait Eric Bardot (SUD Solidaires) en conseil municipal le 13 avril dernier. « C’est vrai, ça n’a jamais débordé comme je le fais remonter aux services de l’Etat », avait renchérit le maire Quentin Brière. Lors de cette séance – jour de mobilisation -, les manifestants s’étaient rendus en mairie dans le but d’échanger avec l’édile. Seul un petit groupe était autorisé à entrer dans l’enceinte de la mairie, « la maison du peuple », de quoi créer des tensions, avant qu’un compromis ne soit finalement trouvé. Toujours en lien avec ce droit de manifester, aucun arrêté « anti-casseroles » n’a été pris pour l’heure en Haute-Marne, contrairement à de nombreux territoires.

Modèle

Seule ombre au tableau, lors de l’inauguration des Halles le 10 mars dernier, un petit groupe de manifestants présents – notamment – pour rencontrer le député Bruno Sido et rappeler leur opposition à cette réforme, est resté bloqué en extérieur, par deux policiers municipaux.

Pas de violence d’un côté, pas de législations ridicules de l’autre, la place laissée à la discussion : et si la Haute-Marne était le parfait exemple à suivre?

Louis Vanthournout

l.vanthournout@jhm.fr

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