Transition énergétique : l’autoconsommation collective au programme
L’augmentation du coût de l’électricité a donné un net coup d’accélérateur à la réflexion sur les énergies renouvelables. Les municipalités de Rives dervoises et de Ceffonds ont ainsi organisé récemment une réunion publique afin d’informer leurs habitants sur la production et l’autoconsommation d’électricité à partir de panneaux photovoltaïques. Une cinquantaine de personnes ont participé à cet échange d’informations.
En introduction au débat, les interventions de Jean-Marie Oudart, président de la communauté de communes des Crêtes préardennaises, qui s’est lancé dès 2019 dans un projet de production d’électricité photovoltaïque collectif, de Léna Migne, chargée des projets citoyens au sein de l’Agence locale de l’énergie, et d’Arnaud Pays, un spécialiste qui conseille les collectivités pour le développement des énergies renouvelables, ont permis d’en savoir un peu plus sur ce type de projets.
Modèle d’autoconsommation collective
Si les élus locaux de Ceffonds et Rives dervoises avaient invité ces intervenants à témoigner de leurs expériences, c’est parce qu’ils envisagent eux aussi de porter des projets de ce type. Objectif ? Associer les habitants de ces communes à la production d’une énergie propre et moins chère. Le projet porté par la commune de Rives dervoises est ainsi résolument tourné vers l’autoconsommation collective. L’idée est de créer une société qui produirait de l’électricité d’origine photovoltaïque (solaire) afin de la vendre aux habitants désireux de profiter de cette énergie locale, à un prix attractif. C’est cette société qui investirait dans des panneaux photovoltaïques, installés sur des toitures louées à leurs propriétaires. Le financement serait composé d’une part de l’apport en capital des participants au projet (y compris les collectivités), de subventions et de prêts bancaires.
Il existe déjà en France plusieurs dizaines de sociétés citoyennes de ce type qui fonctionnent et permettent de faire bénéficier aux consommateurs engagés dans cette aventure, de la stabilité du prix de l’électricité produite localement. Compte tenu des perspectives de hausse du prix de l’électricité en France (le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement ne sera pas éternel), l’avantage semble séduisant.
Les participants à la réunion se sont lancés dans un débat argumenté. L’un des points abordés a porté sur l’intérêt de ce modèle collectif par rapport à celui d’une installation individuelle classique. S’il est vrai que les coûts de ces installations ont beaucoup baissé, elles représentent encore entre 7 000 et 10 000 € d’investissement minimum pour un particulier, ce qui n’est pas à la portée de tous. A l’inverse, il suffit, pour bénéficier du dispositif collectif, d’acheter une part de la future société (le prix est en général situé dans une fourchette de 100 à 150 €). Le futur sociétaire (propriétaire d’au moins une part) disposera alors de deux abonnements, l’un auprès de la nouvelle société, l’autre auprès de son fournisseur habituel (type EDF) qui assurera la fourniture de courant lorsque le photovoltaïque ne produit pas ou peu. Enedis, l’incontournable partenaire officiel de ces opérations, se charge de calculer les factures grâce aux informations sur la consommation en temps réel fournit par les compteurs Linky.
« L’idée c’est d’associer le plus grand nombre de citoyens à la transition énergétique et de faire baisser les factures », a résumé l’un des intervenants. Un cercle vertueux en somme.