La Légion commémore Camerone à l’école de gendarmerie de Chaumont
Samedi 29 avril, la Légion étrangère rendait hommage à ceux qui sont tombés et ont résisté vaillamment lors de la bataille de Camerone, un événement passé dans la légende de ce corps d’élite. En Haute-Marne, la cérémonie a eu lieu à l’école de gendarmerie de Chaumont.
La bataille de Camerone est un combat qui opposa une compagnie de la Légion étrangère aux troupes mexicaines le 30 avril 1863, lors de l’expédition du Mexique de Napoléon III. Ce jour là, 65 légionnaires et trois officiers, assiégés dans une hacienda du petit village de Camaron de Tejeda, ont résisté durant une journée à l’assaut de 2 000 soldats et cavaliers mexicains. A 18 h, à court de munitions, s’apprêtant à charger à la baïonnette jusqu’à une mort certaine, trois légionnaires encore en état de combattre, commandés par le caporal Philippe Maine, se rendent à l’ennemi à condition de garder leurs armes et de pouvoir soigner leurs blessés. L’ennemi leur rendit les honneurs : « On ne refuse rien à des hommes commes vous » dira le commandant mexicain
La bataille de Camerone est célébrée chaque année comme un haut fait de la Légion étrangère, référence aux valeurs de ces hommes qui s’engagent avec courage et détermination.
C’est dans la cour de l’école de gendarmerie de Chaumont que se tenait cette commémoration rassemblant les légionnaires et leurs familles et les autorités civiles et militaires et les porte drapeaux.
Honneur et fidélité
Après lecture du récit de cette page d’histoire, une gerbe a été déposée par les présidents et vice-présidents des amicales de la légion étrangères de Haute-Marne, de Côte- d’Or de Franche-Comté et de l’Aube.
Dans son discours à la fois magnifique et émouvant, Tien Yu Song, président de l’association, a retracé ce qu’a été cet engagement allant jusqu’au sacrifice de ces hommes reflétant l’honneur, la fidélité, le culte de la mission, la fraternité d’armes et l’engagement indéfectible au service de la France.
« Cette bataille rappelle que face à l’adversité, il y a une place pour l’esprit de corps, l’engagement et les valeurs qui continuent de guider la Légion étrangère aujourd’hui » dira en substance Tien Yu Song. Il a salué les anciens légionnaires de Haute-Marne et des départements voisins qui ont avec bravoure défendu nos valeurs au péril de leurs vies.
Hommage à Ange Rotilio
Un hommage appuyé aussi envers le légionnaire Ange Rotilio, un des derniers de la guerre de 40-45, disparu le 20 février dernier. Né Italien, ancien maquisard de Soncourt-sur-Marne, il s’est engagé à la Libération dans la Légion. Il a participé à de nombreux combats, d’abord dans les Vosges, puis en Alsace, en Allemagne et en Autriche, jusqu’à la capitulation du IIIe Reich le jour de ses 21 ans, le 8 mai 1945. Le 18 juin 1945, il a participé au défilé triomphal sur les Champs-Elysées aux côtés du général de Gaulle. Il a ensuite été affecté au régiment de marche de la Légion étrangère en Algérie.
Homme d’action, patriote décoré et honoré moult fois pour ses actes de bravoure jusqu’au bout il été un porte-drapeau apprécié toujours fidèle aux manifestations diverses et ceci quel que soit le temps.
De notre correspondant
Norbert Monzein
« Français par le sang versé »
Pour conclure, Tien Yu Song a lu un poème de Pascal Bonetti (« Le Volontaire étranger de 1914 ») qui résume bien ce qu’est un légionnaire :
“Qui sait si l’inconnu qui dort sous l’arche immense,
Mêlant sa gloire épique aux orgueils du passé,
N’est pas cet étranger devenu fils de France,
Non par le sang reçu, mais par le sang versé”.