Eco Hebdo : le consommateur pigeon

Elle court toujours l’inflation. Sur certains produits alimentaires, comme les légumes frais et le sucre, l’augmentation des prix s’est même envolée : plus de 25% pour le premier trimestre de l’année. Les raisons avancées par les distributeurs, on les connaît : le renchérissement de l’énergie qui impacte le chauffage des serres, la réduction de l’offre pour anticiper une baisse de la demande ou tout simplement, dans le cas du sucre, pour des raisons climatiques (inondations au Brésil).

Les consommateurs l’ont bien compris, du moins en partie. Ils sont sceptiques quant à l’ampleur prise par certaines hausses. Après de longues années de stabilité, ou de baisses, le bond en avant de l’inflation est devenu suspect. Il y avait un léger parfum d’effet d’aubaine. Un sentiment qui se renforce aujourd’hui avec l’annonce d’un reflux des augmentations des prix. Il est prévu pour la…rentrée. « Une baisse visible » s’est risquée à affirmer Olivia Grégoire, ministre déléguée au commerce. De quoi rassurer le consommateur pigeon ? La question mérite d’être posée.

Bien que la politique des prix soit d’abord l’affaire des producteurs et des distributeurs, le gouvernement se sent donc impliqué en tant qu’autorité de tutelle. C’est à lui que le consommateur-électeur demandera des comptes. Le dossier des retraites a fragilisé le gouvernement. Mais tôt ou tard il trouvera une solution, bonne ou mauvaise. Le retour de l’inflation et les excès qu’il a provoqués, eux, sont plus lancinants. Il sont visibles chaque jour ou presque avec l’alourdissement de l’addition des courses et, conséquence directe, l’allègement du panier des consommateurs…

Patrice Chabanet