Une mémoire à perpétuer malgré des inquiétudes
MÉMOIRE. Ce samedi, les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (AFMD) ont tenu leur assemblée générale. Si le président Christian Bardin s’est inquiété de la progression de l’extrême droite, l’association reste focalisée sur la perpétuation de la mémoire.
C’est au Relais des nations que les membres des Amis de la Fondation pour la Mémoire des Déportés se sont donné rendez-vous, samedi 29 avril, pour leur assemblée générale. Le premier des trois rendez-vous du weekend, avant la veillée du soir devant la nouvelle version du Monument (lire ci-dessous), et la journée nationale d’hommage, dimanche matin. Une dizaine de personnes étaient présentes, dont un nouveau membre, Jean-Jacques Poulain-Allanic.
Au niveau des effectifs, « Nous avons une vingtaine d’adhésions avec d’autres qui arriveront, nous avons une dizaine de « flottants » qui adhèrent de temps en temps, et une vingtaine de sympathisants qui s’intéressent à nos activités », énumère le président Christian Bardin.
Inquiétudes
Auparavant, Christian Bardin a lancé l’assemblée générale avec le mot du président. Comme l’année dernière, il s’est inquiété de la montée en puissance de l’extrême droite et du Rassemblement national (RN), sans jamais réellement le mentionner : « Pendant longtemps, on s’est rassurés, parlant d’un plafond de verre. Le parti a changé de nom, on a ripoliné la façade et le plafond de verre a volé en éclats. Mais qui y a-t-il derrière cette façade ? Quand on gratte, on retrouve vite les vieux démons. » Le président de l’AFMD évoque ainsi un repas de Noël 2022, où « des membres du parti étaient les invités d’honneur d’un groupe qui se revendique du Pétainisme, le Parti de la France ». Avant d’ajouter plus nuancé : « Bien sûr, ce parti n’est pas le parti nazi et sa présidente pas Adolf Hitler. Il n’en reste pas moins que les idées et les nostalgies qu’il porte sont pour nous inquiétantes, par rapport à nos valeurs d’universalisme, de tolérance, de respect des différences et pour la démocratie telle que nous la concevons. »
La député (RN) Laurence Robert-Dehault était toutefois conviée en fin d’après-midi : « Contrairement à demain (ce dimanche), c’est une cérémonie associative. Les personnes présentes le sont donc à titre privé. C’est pareil pour le sous-préfet Laurent Guillemot. » Les protagonistes cités étaient bien présents pour la veillée.
Perpétuation
L’année 2023 semble être définitivement celle de l’après-Covid pour l’association, qui – contrairement à 2022 – a pu commémorer la Shoah, le 29 janvier dernier. Trois mois avant la Journée nationale, ce dimanche 30 avril. « Cette année, nous mettons les femmes résistantes et déportées à l’honneur », souligne Christian Bardin. Ainsi, ce sont des textes de femmes, qui seront lus par des femmes, tandis que la mémoire d’une femme déportée de Brousseval sera honorée.
En ce sens, l’AFMD souhaite répondre favorablement aux établissements scolaires pour des demandes d’intervention, comme ce fut le cas au lycée Blaise-Pascal il y a deux semaines, devant des classes de Première et Terminale. En attendant, le président participera à une conférence sur « Le système concentrationnaire pilier du régime nazi » à la demande du club Convaincre 52. Sans oublier le travail annuel pour le Concours national de la résistance et de la déportation. « Nous sommes ouverts à toute proposition », conclut Christian Bardin.
Louis Vanthournout
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