Pôles de formation et entreprises travaillent main dans la main

EMPLOI. Face aux difficultés pour recruter, des entreprises s’associent avec les structures du territoire, pour proposer à leurs nouvelles recrues des formations classiques voire à la carte. Exemple concret à Saint-Dizier entre l’UIMM Champagne-Ardenne et Hachette et Driout (AHD).

Dans notre édition du 21 avril, nous vous racontions l’histoire de Patrick, Emmanuel, Valentin et Cédric. Quatre hommes de quatre générations, qui se sont tournés vers la fonderie pour retrouver du travail ou se rapprocher de leur famille. Points communs : ils ont été embauchés par les Aciéries Hachette et Driout à Saint-Dizier, puis orientés vers le pôle UIMM Champagne-Ardenne, pour être formés en l’espace d’un an. Aujourd’hui, ils ont validé les compétences nécessaires, et sont en contrat à durée indéterminée.

Adaptation

La petite cérémonie organisée en leur honneur, jeudi 20 avril, était l’occasion de découvrir l’un des ateliers de formation de l’UIMM. En l’occurrence, l’atelier fonderie, installé dans les locaux du lycée Blaise-Pascal, bien que l’établissement scolaire ne propose plus de formation dans ce domaine. Une fonderie à petite échelle où l’on retrouve tous les maillons de la chaîne : de la fabrication du moule, du coulage de la pièce à son extraction finale. Depuis douze ans, Raphaël Rocher est le formateur. Un ancien de la profession qui prodigue ses conseils, c’est « notre marque de fabrique. Nous partons du principe qu’il n’y a personne de mieux placé que d’anciens du métier pour transmettre leur savoir », explique Damien Galland, responsable pédagogique pour le pôle de formation.

La fonderie est l’une des 150 branches proposées par l’UIMM. Mais pour le territoire nord haut-marnais, elle est plus importante qu’ailleurs. D’après Laurent Lépine, délégué territorial pour l’UIMM, « un quart des emplois à pourvoir concernent la métallurgie ». D’où l’importance « d’accompagner les acteurs du territoire sur la formation », selon ce dernier. D’autant que les besoins ont énormément évolué, surtout dans l’industrie : « C’est une remise en cause permanente. Nous devons nous adapter pour proposer des formations correspondant réellement aux besoins de nos partenaires qui évoluent sans cesse. Sinon, c’est du temps de perdu pour tout le monde », poursuit Damien Galland.

Choix

C’est le cas par exemple avec les Aciéries Hachette et Driout. « Outre ce lien historique entre l’UIMM et nous, il y a surtout cet avantage de la proximité. Les nouveaux collaborateurs, comme les anciens, peuvent se former et se perfectionner ici même, à Saint-Dizier », se satisfait Pascale Varnier-Girardin, experte en solutions ressources humaines pour AHD.

Car oui, en dehors des quatre salariés partis de zéro, l’UIMM propose des formations à la carte. Jeudi 20 avril, des techniciens de Chalon-sur-Saône étaient présents en ce sens (lire l’encadré). On s’organise ensuite pour satisfaire les demandes, conclut le responsable pédagogique du pôle formation. La solution pour l’avenir ? 

Louis Vanthournout

l.vanthournout@jhm.fr

Au-delà des frontières

On connaît les étudiants bragards qui partent faire leurs études dans les grandes villes à proximité. Mais il existe également des salariés qui viennent se perfectionner à Saint-Dizier. C’est ce qui s’est produit la semaine dernière avec trois hommes de l’entreprise Seva Saint-Gobain, située à 250 kilomètres de là, à Chalon-sur-Saône. Ils étaient encadrés par Raphaël Rocher, formateur du site. « Vous avez une belle foire pour une ville de cette taille. Mais c’est rien à côté du carnaval de Chalon », nous confient-ils lors d’une rencontre sur le site de formation, jeudi 20 avril. S’ils sont satisfaits de leur entreprise, ils avouent être « agréablement surpris » par certaines structures du territoire.

En présence du public d’Hachette et Driout et de l’UIMM, tous les trois ont effectué une démonstration de coulée d’aluminium, pour le plaisir des yeux.