Pourquoi la route menant à Brottes est-elle déjà si dégradée ?
La route de Villiers à Brottes avait vocation à n’être qu’une voie communale. Elle l’est au demeurant toujours, c’est la VC5. Mais quotidiennement, elle absorbe un trafic d’au moins 3 500 véhicules, pour lequel elle n’est pas calibrée.
Entre usines, concessions automobiles, commerces, artisans, entreprises de travaux publics, lycées, institut médico-éducatif, déchetterie, nombreux sont ceux qui ont un motif impérieux à se rendre à La Vendue et aux alentours… Ne serait-ce que pour y travailler. Quand on vient du nord ou de l’ouest de Chaumont, soit on traverse la ville, en rencontrant sept feux tricolores, soit on traverse Brottes, option plus rapide.
Ceux qui viennent du sud-ouest n’imaginent pas faire un détour, c’est aussi un raccourci pour rejoindre l’autoroute. Il y a encore une douzaine d’années, une troisième voie, entre Ma campagne et le Val Barizien, absorbait une partie du trafic, avant d’être neutralisée pour le bien-être des riverains. A Brottes, ils subissent encore davantage les effets liés à la route.
Un choix irréversible
Très dégradée, il y avait nécessité à refaire la VC5. Brottes est une commune associée de Chaumont. Son maire Patrick Viard réunit régulièrement son propre conseil municipal. Toutefois, les décisions finales sont prises par celui de Chaumont. Patrick Viard y défend la volonté des Brottais.
Le « moins commode, moins empruntée » l’emporte
Concernant ladite route, la question s’est posée en ces termes : reconstituer une voie communale aux normes de sa catégorie, soit d’une largeur 4,50 m, ou bien financer sur les fonds communaux une route de 7 m de large pour un trafic intercommunal. Le transfert au Département était exclu. La première option a été retenue sur le fondement d’une idée : une circulation moins aisée serait dissuasive. L’entreprise a réalisé les travaux en juillet, en posant une couche d’enrobé de 4,5 m sur une dalle de béton large de 5 m.
Gros gabarits, vitesse, étroitesse
Depuis, la petite route rénovée a retrouvé sa densité de trafic. Il arrive aussi qu’elle soit empruntée par des véhicules lourds, malgré un panneau limitant l’accès à 7,5 tonnes, un autre à 3 tonnes pour le pont. Un radar mesure encore des vitesses de 90 km/h alors qu’elle y est limitée à 50 km/h. En se croisant, les véhicules ont tendance à mordre le bord de la chaussée, arrachant l’enrobé. Résultat : la route est à nouveau dégradée.
Interrogé, Patrick Viard fait valoir que la sécurité et la lutte contre les excès de vitesse le mobilisent en premier lieu. Des balises ont été plantées dans les courbes pour ralentir la vitesse des véhicules. Dans le même objectif, des bandes rugueuses transversales seront posées à l’approche du carrefour avec la RN67, à hauteur du chemin des Lavières, et aussi du Tilleul, avant le coude en descente. Les gens pressés devront se faire une raison.
De notre correspondant Benoît Gruhier
