Sénat : pourquoi Bruno Sido veut y retourner
Elu pour la première fois au Sénat en septembre 2001, Bruno Sido sera de nouveau candidat le 24 septembre prochain, 22 ans plus tard. L’ancien président du Conseil départemental, aujourd’hui âgé de 72 ans, pense pouvoir encore être « utile » à la Haute-Marne et veut empêcher le Rassemblement national d’entrer au Sénat.
Ça ne fait plus de mystère pour personne depuis déjà plusieurs mois tant Bruno Sido occupe le terrain. « Il est partout », sourient ou s’agacent les observateurs de la vie politique locale. La presse le constate aussi : le sénateur est de toutes les manifestations publiques.
C’est un signe qui ne trompe pas. « Si ma santé est bonne, oui, je pense que je serai candidat », nous confiait-il en novembre 2022 alors qu’il recevait au Sénat, avec son collègue Charles Guené, des maires, venus pour leur congrès national. Il lui a aussi fallu convaincre ses proches car, depuis peu, Bruno Sido a pris du grade, celui d’être grand-père.
Elu en 2001 au Sénat
Mais sa décision est prise. Oui, il y retourne, 22 ans après sa toute première élection au Sénat. Avec Charles Guené, ils prenaient, en 2001, la suite des deux sénateurs de Haute-Marne, Georges Berchet et Jacques-Richard Delong, élus à la Chambre haute depuis plus de 20 ans, et qui avaient décidé de passer la main.
Charles Guené s’apprête à la passer même si sa décision n’est pas encore officielle mais Bruno Sido, lui, veut rester à la barre. Pour quelles raisons alors qu’il pourrait, à 72 ans, goûter à une paisible retraite ? Le sénateur avance deux raisons essentielles.
Une situation politique est très « spéciale »
« La situation politique est grave », dit-il, « et en Haute-Marne, elle est très spéciale », ajoute Bruno Sido qui ne digère pas l’arrivée à l’Assemblée nationale de deux députés de Haute-Marne battant pavillon Rassemblement national. « Je ne voudrais pas que le RN entre au Sénat », glisse Bruno Sido qui veut éviter que la Haute-Marne envoie un ou deux élus RN au à la Chambre haute. « Si Charles (Guené) ne se représente pas, si moi je n’y vais pas, c’est leur laisser la porte ouverte », estime le sénateur qui veut combattre le sentiment d’abandon qui étreint la campagne Haut-Marnaise.
Bruno Sido s’érige en candidat de la stabilité, d’aucuns diraient d’un conservatisme appuyé. A la stabilité, le sénateur veut aussi ajouter la carte de l’expérience et de la parfaite connaissance des arcanes du Sénat et de l’administration. « Oui, je pense pouvoir encore être utile à la Haute-Marne et aux élus du département », motive Bruno Sido qui sent de la part des maires notamment « une vraie lassitude, du découragement. » « Quand ça va mal, on dit aux maires, vous êtes indispensables, ce fut le cas durant le Covid et après, on les oublie. Je veux les aider et être à leurs côtés », ajoute le sénateur Les Républicains, en lice pour un quatrième mandat.
Les délégués sénatoriaux désignés le 9 juin
S’il n’a pas encore choisi sa suppléante, Bruno Sido sait quand il débutera sa campagne en partant à la rencontre des quelque 800 délégués sénatoriaux, ces élus qui prendront part au vote le 24 septembre prochain. Ils seront désignés par les conseils municipaux le 9 juin. Comment sera perçue cette nouvelle candidature de Bruno Sido ? Les semaines qui viennent permettront de prendre la température. Certains prédisent la candidature de trop quand d’autres arguent du mode de scrutin très particulier des sénatoriales, de nature à bénéficier au(x) sortant(s). A suivre.
C. C.