Ecoliers et seniors à table
Les conversations allaient bon train autour de la table, à la cantine de l’école de Chamouilley, jeudi 13 avril. Les enfants partageaient leur repas avec Paulette et Monique, devenues des habituées depuis quelques mois. Répondant à l’initiative de la municipalité qui avait transmis l’invitation par l’intermédiaire du bulletin municipal, les têtes chenues retrouvent désormais les écoliers chaque troisième jeudi du mois. « En avril et mai, à cause des jours fériés, c’est le deuxième jeudi », explique Monique, qui attend ce rendez-vous avec impatience. « Ça change du calme de la maison », ajoute-t-elle, « les enfants sont charmants, ils nous racontent leur quotidien, nous donnent leurs préférences en matière de menus. Les deux premières fois, le maire, Eugène Perez, était avec nous ». Entre deux bouchées, les questions fusent : « Dans votre temps, vous aviez le téléphone ? Est-ce que t’as des baskets ? ».
Monique et Paulette, qui ont visité l’établissement en septembre, ont remarqué les incroyables changements qui se sont produits dans l’école de leur enfance. Elles ont indiqué aux enfants qu’à leur époque, garçons et filles étaient dans des classes séparées et eux, incrédules : « Pourquoi c’était comme ça ? C’est pas marrant ! ». Manon interroge : « Tu vas dehors avec nous après ? ». Grand rire des vieilles dames : « Non, nous on ne peut plus courir ! ». L’écolière, avec une moue dubitative, « c’est dommage ! Tu sais, moi je fais de la boxe ! ». Elle tente d’expliquer où se situe le club auquel elle est inscrite : « Tu passes un rond-point, tu roules un peu dans la forêt… ! » Difficile à situer ! Elle est interrompue par Zoé qui raconte qu’elle n’a pas pu aller à la foire de Pâques : « Mon frère a fait des bêtises et on a été puni ! ». Tandis qu’aux betteraves rouges succèdent le poisson pané et sa jardinière de légumes, le petit-suisse et le kiwi servis par Marie-Laure, Jocelyne, Sandrine et Louise, les discussions se poursuivent à bâtons rompus avec, en ligne de fond, les vacances de printemps. « Promis, on va bien en profiter ! »