Show Open Pisani : une épreuve pour… les éleveurs

Des élevages -56…- ont fait converger environ 170 vaches vers le lycée agricole Pisani à Choignes samedi 15 et dimanche 16 avril. Les bovins étaient engagés dans le 3^e concours inter départemental Show Open Pisani. Une épreuve pour les éleveurs.

Le quotidien d’un élevage avait installé son bivouac au lycée agricole Pisani de Choignes, ce week-end. Le 3^e Show Open Pisani offrait l’opportunité de s’en faire une idée, aux portes de la ville préfecture de la Haute-Marne. On était 56 professionnels à avoir engagé ses bêtes à ce concours inter départemental organisé par les syndicats de race 52 qui réunissait Limousine, Simmental, Prim’Holstein et Montbéliarde. On était 56 à soumettre le résultat de son travail à l’appréciation des juges. Du chapiteau où les vaches étaient parquées à la carrière dans laquelle elles seraient jugées, on passait du bonheur rare de se retrouver entre soi à la tension de l’attente du verdict. Ici, c’étaient les éleveurs qui étaient à l’épreuve.

Sympathiques… et contrariantes

Les vaches nous sont aussi sympathiques parce qu’on les voit calmes, on les croit même exclusivement occupées à regarder les trains passer. Sauf que brusquement tirées de leur univers, elles témoignaient parfois d’une nervosité têtue, et leur charpente leur donnait le moyen de s’obstiner. De quoi contrarier leurs propriétaires au plus mauvais moment puisqu’ils devaient les montrer d’aplomb sous l’œil scrutateur du juge.

Leur avenir sera à la ferme

Dimanche, deux autres types de compétition avaient été mises sur pied : une pour les présentateurs et une pour les enfants, amenés à leur tour à présenter les bêtes de l’exploitation familiale à un jury. Cette fois, un public non professionnel avait gagné l’enceinte du lycée. En famille et en nombre. Après que les jeunes présentateurs – et la gent féminine était bien présente – se sont affrontés avec un professionnalisme déjà assis, la place réservée aux « petits kids » l’a enflammé dans le même temps qu’il faisait craquer les éleveurs.

Non seulement ces petiots-là osaient, mais ils revendiquaient tour à tour que c’était à la ferme qu’ils envisageaient leur avenir. Oui, les vaches, ils les aiment ; traire, ça leur plaît -avec la conduite d’un tracteur. Ils ont tout simplement fait savoir à leurs aînés qu’ils seraient là pour continuer de tracer le sillon de la ferme. La prestation appliquée de la « relève » a séduit, elle a épaté – le bétail continuait parfois de freiner des quatre fers, de faire des embardées, de piétiner les parterres de fleurs qui délimitaient le podium – la « relève » a témoigné du cœur à l’ouvrage. Et elle a impeccablement rempli son rôle premier : rassurer.

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr