Nature Haute-Marne sur tous les fronts de l’environnement
Rapaces à protéger, recours aux énergies renouvelables non dommageables à l’environnement, crise climatique… les sujets sont nombreux pour Nature Haute-Marne, comme il a été rappelé à l’occasion de l’assemblée générale du mouvement.
Nature Haute-Marne, l’association de sauvegarde et de restauration de la faune et de la flore naturelle tenait dimanche 2 avril, à Cohons, son assemblée générale. Autour de l’un des trois co-présidents, Jean-Marie Rollet, et les autres intervenants, la trentaine de personnes présentes a échangé sur les activités principales de leur association.
Mieux connaître la nature, c’est aussi mieux connaître les menaces qui pèsent sur elle ! Le contexte géopolitique a introduit les débats annuels : « 2022 a vu réapparaître quelque chose que même les plus anciens d’entre nous n’imaginaient plus : le retour de la guerre en Europe », estimait Jean-Marie Rollet qui déplorait « les dizaines de milliers de morts en Ukraine, les enjeux énergétiques avec l’arrêt des importations de gaz russe, l’envol des prix des énergies ».
La sobriété énergétique s’invite ainsi par choix ou obligation : « Regardons autour de nous il reste encore beaucoup d’efforts à faire. Même plus coûteuse, l’énergie est encore gaspillée », nuançait le co-président de Nature Haute-Marne.
Toutes les formes de production d’énergie ont une incidence environnementale : «nous sommes pour le recours aux énergies renouvelables mais dans un contexte de sobriété» assurait Romaric Lecomte « nous voyons maintenant surgir au quotidien des projets renouvelables en Haute-Marne qui sont dommageables pour l’environnement et contraignent Nature Haute-Marne à de nouvelles interventions comme sur les pelouses sèches de Saints-Geosmes ».
Des actions citoyennes se multiplient contre les centrales “n’importe où, n’importe comment” notamment sans respect de la biodiversité, sur les dernières pelouses qu’il importe de mettre à l’abri de ces installations.
Autre inquiétude : 2022 aura été l’année des incendies de forêts. Les sécheresses se succèdent et s’installent. « Pour ceux qui en doutaient encore la crise climatique est là », analysait Jean-Marie Rollet. La nécessité d’adapter la forêt, ses essences adaptées à la sécheresse doit faire réfléchir « certes elles peuvent pousser, mais dans quelques années elles peuvent aussi brûler ! ».
Des rapaces hautement protégés
Nature Haute-Marne s’implique avec d’autres associations, les communes, les services de l’Etat, sur le Sud haut-marnais à la sauvegarde des espèces protégées en présence d’un couple de faucons et de grands corbeaux sur falaise.
L’année écoulée a été bonne pour les faucons avec quatre jeunes voletant en juin sur les parois de la falaise. Trois nouveaux bénévoles LPO (Ligue pour les oiseaux) et Nature Haute-Marne sontvenus renforcer l’équipe de surveillance, pour éviter les dérangements.
Par contre, les busards, qui se distinguent par leur long vol planant, leur beauté (et tous les oiseaux nicheurs “au sol”) sont de plus en plus rares dans le département, en lien avec la surpopulation de sangliers. Des bénévoles se relaient dans les campagnes pour localiser et protéger les nichées avec l’appui des agriculteurs qui signalent leur présence (Une vingtaine de surveillants, 10 000 km et 500 h, quinze couples repérés, neuf nids localisés et huit protégés).
Les busards participent au contrôle des ravageurs des cultures. A ce titre, ces animaux sont des indicateurs d’un état écologique des parcelles plutôt satisfaisant. Or, avec le changement climatique, les dates de récoltes avancent et tombent durant la période de nidification.
Le repérage du nid avant récolte et la mise en place d’un périmètre de protection évite la destruction par les moissonneuses et dissuade les prédateurs.
Un pot de l’amitié a clôturé cette matinée studieuse avec le message qu’un écosystème fragilisé devient dangereux pour l’Homme, d’où l’importance de le préserver.
De notre correspondante Sylvie Baudot