Egalité filles-garçons : « Faire confiance aux jeunes pour changer les choses »

Sur les onze établissements labellisés Egalité filles-garçons de l’académie de Reims figure le collège des Franchises. Une récompense pour l’établissement qui a mis en place des actions bien avant la création de ce label et qui va l’inciter à aller plus loin.

Voilà une nouvelle récompense qui arrive pour le collège des Franchises. En effet, lors d’une cérémonie organisée à Reims, en présence du recteur, Olivier Brandouy, l’établissement s’est vu remettre le label Égalité Filles-Garçons. Une reconnaissance qui marque le travail engagé par l’établissement qui avait engagé une réflexion bien avant la création de ce label en septembre dernier.

« On ne met pas en place des actions pour obtenir un label. En revanche, lorsque celui-ci nous a été présenté, nous nous sommes rendus compte que ses objectifs étaient ceux que nous nous étions fixés. Nous l’avons obtenu et c’est une vraie récompense pour le travail de l’ensemble du personnel enseignant et pour les élèves qui s’impliquent. » En effet, parmi les objectifs de ce label, on note la création d’une culture du respect ; la lutte contre toutes formes de violences sexistes ; la lutte contre les stéréotypes de genre et l’accès pour toutes et tous à une orientation moins genrée. Or, l’établissement avait déjà initié plusieurs actions qui vont dans ce sens avec et pour les élèves.

« Nous impliquons beaucoup les élèves, tout comme le personnel et les familles. D’ailleurs ce sont les jeunes qui nous ont demandé, par exemple, d’installer des distributeurs de serviettes hygiéniques dans certains endroits du collège pour lutter contre la précarité menstruelle. Nous avons aussi reçu Anne Cornet, préfète de Haute-Marne, qui est venue présenter les métiers de l’uniforme au féminin. Ce type de rencontre déconstruit les représentations qui veulent qu’il y a des métiers pour les filles et d’autres pour les garçons. C’est sans aucun doute l’axe sur lequel nous sommes le plus actifs », souligne Michel-Jean Labrousse, principal du collège des Franchises.

Fédérateur et incitatif

Si le collège met vraiment l’accès sur l’égalité filles-garçons au niveau de l’orientation, d’autres thèmes, tels que la place de la femme dans la société du XIXème siècle, les insultes homophobes et sexistes, la sexualité et le consentement, entre autres, sont aussi au cœur de ce travail. Celui-ci peut tout autant être intégré à un cours ou passer par d’autres vecteurs comme le théâtre ou le sport. « Concernant les pratiques sportives, il s’agit de veiller à développer la mixité dans la section football et, de façon plus générale, de favoriser la pratique sportive féminine. Par exemple, l’association sportive du collège accueille 54 % de filles. »

Une implication qui a donc valu au collège de recevoir ce label. Mais ce n’est pas pour autant que Michel-Jean Labrousse compte se reposer sur ses lauriers. « Un label n’est pas une finalité. Une fois qu’on l’a il faut le conserver car il est interrogé régulièrement et il est plutôt fédérateur et il nous pousse à en faire davantage. L’introduction de cours de philosophie dès la 3^e va nous y aider. J’aimerais que l’on arrive, à terme, à mettre en place des débats cadrés pour apprendre déjà à échanger des points de vue sans agressivité même lorsque l’on n’est pas d’accord et renforcer le respect de la parole de l’autre, qu’il soit fille ou garçon. Il faut faire confiance à la jeunesse pour changer les choses intelligemment. »

Patricia Charmelot