A la découverte du béton de chanvre

Ce mercredi 5 avril, le lycée Charles-de-Gaulle a accueilli une quarantaine de personnes, principalement issues du monde du bâtiment, pour leur faire découvrir les matériaux biosourcés et le béton de chanvre.

Une quarantaine de personnes se sont réunies au lycée Charles-de-Gaulle, ce mercredi 5 avril, pour une présentation de matériaux biosourcés. Ces composants issus de matières organiques renouvelables comprennent notamment le bois, le chanvre, la ouate de cellulose, les textiles recyclés, le liège, le lin, la chaume ou l’herbe de prairie. Ils peuvent être utilisés pour de nombreuses applications : isolants, mortiers, structures, matériaux composites plastiques, peinture, etc.

« Les matériaux biosourcés incarnent des leviers pour assurer la transition écologique. »

Organisé par Envirobat Grand Est, la Fédération Française du Bâtiment de Haute-Marne, le GRETA Sud Champagne, le Collectif biosourcé Grand Est et l’Agglomération de Chaumont, l’événement était centré sur le béton de chanvre. Ainsi, la démonstration de l’artisan Olivier Berthaut, travaillant à Savoirs d’Antan Bâtisseurs d’Avenir, a concerné ce matériau.

« L’environnement, le développement durable et les économies d’énergies sont au cœur des préoccupations actuelles. Les matériaux biosourcés, comme le béton de chanvre, incarnent des leviers pour assurer la transition écologique sur le territoire », soutient Eric Lebel, le proviseur du lycée de-Gaulle. Il espère que « grâce à ces échanges, on s’élève tous ».

Le ton donné a été tenu. Pendant ces quelques heures, les questions et conseils ont fusé. « Sur demande du client, j’ai déjà posé du béton de chanvre. Je suis venu aujourd’hui pour en apprendre davantage sur le sujet », explique Christophe Robert, dirigeant de MC façades. Comme d’autres, il a mis la main à la truelle pendant la démonstration.

Temps de séchage : le principal obstacle à l’utilisation du béton de chanvre

Le béton de chanvre est particulièrement intéressant pour ses propriétés respirantes, mais aussi pour sa légèreté. Il est notamment adapté à la rénovation du bâti ancien et aux structures bois. Le principal obstacle à son utilisation est le temps de séchage, environ une semaine par centimètre. Par conséquent, un mur en béton de chanvre ne peut pas être réalisé avec de la laine de verre comme isolant, car celle-ci risquerait de moisir. Par ailleurs, le temps de travail est plus long, donc le coût de la main d’œuvre est plus cher. A noter qu’il est également possible de l’acheter en bloc prêt à l’utilisation, donc sans séchage.

Si une construction est réalisée par des professionnels, il faut être vigilant quant aux marques utilisées. En effet, seules quatre sont reconnues par l’association « Construire en Chanvre », qui agrège le matériel afin qu’il soit pris en compte dans les garanties décennales. Un particulier qui construit lui-même peut donc s’affranchir de cette contrainte.

Julia Guinamard

j.guinamard@jhm.fr