Des clés pour comprendre le marché de l’art
Estimer la valeur d’une œuvre d’art répond à plusieurs critères. Vendredi 31 mars, la conférence d’Alain Bozetti a éclairé la lanterne d’une quarantaine d’auditeur de l’Institut universitaire du temps libre.
Galeriste en art contemporain à Charleville-Mézières, historien de l’art, commissaire d’exposition, artiste peintre, Alain Bozetti a d’abord donné une idée des subtilités de cotation d’estimation et d’évaluation d’une œuvre. Des critères fondamentaux qui vont entrer en ligne de compte, qui évoluent en fonction de l’époque. Les grecs de l’Antiquité n’auront pas les mêmes critères qu’un contemporain de Pissaro, Rembrandt. Ou Picasso qui disait « le goût est l’ennemi de la créativité ». Les origines ethniques, le vécu influeront également les choix.
Il est évident que l’affect a une place importante : « on parle alors de théorie du beau ou du ressenti », sur les choix d’investir ou d’acquérir une œuvre, beaucoup de personnes vont acheter un tableau ou une autre œuvre, parce qu’ils ont apprécié celle-ci lorsqu’ils l’ont vu. Mais depuis tout temps, des gens investissent dans l’art pour spéculer, pour placer, pour transmettre, pour échanger. Les critères de choix seront donc bien différents.
« Le marché de l’art représente trois milles milliards de dollars dans le monde, beaucoup plus que le budget de la France », a noté Alain Bozetti. Ses premiers conseils : faire l’inventaire de toutes les caractéristiques techniques et intellectuelles « comme une maison ou une voiture ». Contraster avec des œuvres comparables, l’intérêt de son message, évaluer le sens, connaître la valeur sur le marché à l’aide de sites dédiés sont des éléments primordiaux pour faire des choix judicieux.
Karl Marx disait de l’art : « L’énigme de la valeur non résolue » et ce n’est pas simple d’évaluer une œuvre d’art convient Alain Bozetti qui a mis en garde les auditeurs face aux pièges à éviter face aux galeries “bidons”, aux artistes ayant de fausses références pas inscrit au MDA (Maison des artistes) aux fausses académies, à des cotations Drouot, médailles et autres.
Les critères déterminants pour l’achat d’une œuvre est l’apport culturel qu’elle dégage, mais aussi de l’artiste, du style, si c’est tendance, émergeant ou “blue chip” (valeurs sûres sur les marchés d’arts avec un taux annuel de chiffre d’affaires en progression constante). Dans le second temps, le public a pu s’exercer à évaluer des œuvres avec l’aide du professeur. Le coup de cœur ne fait pas tout. Surtout lorsque les sommes investies deviennent conséquentes. Les conseils avisés restent indispensables dans les achats d’œuvres d’art.