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Au bon goût de la Maison Providence

Le tiers-lieu “Le Goût des autres”, opérationnel depuis quelques semaines, a été inauguré vendredi 31 mars.

Lancé ces dernières semaines, le nouveau tiers-lieu “Le Goût des autres”, au sein d’une Maison des sœurs de la Providence entièrement réhabilitée et métamorphosée, a officiellement été inauguré ce vendredi 31 mars, en présence, notamment de Nicolas Lacroix.

Fin 2019, un samedi froid d’hiver. Autour de la table, quelques personnalités associatives et engagées, qui ne se connaissent pas forcément, ont été réunies par les Sœurs de la Providence. « Leur questionnement était clair : “Notre congrégation va s’éteindre. Nous avons une maison qui est trop grande et qui représente une charge. Nous voudrions réfléchir avec vous à l’avenir de ce lieu, pour qu’il garde un peu du sens qui nous a fait vivre” ». Emu, Laurent Savard s’est souvenu du début d’une aventure hors normes. Il en contemplait, vendredi 31 mars, le premier aboutissement, à l’occasion de l’inauguration officielle du tiers-lieu “Le Goût des autres”, qui prend place dans des bâtiments de la Providence rénovés et transformés.

« Un an plus tard, le 18 décembre 2020, l’association Maison Providence était créée, ainsi que le Fonds de dotation de Providence de Langres », a ajouté Laurent Savard, qui a pris la présidence de la structure. Ambitieux, le projet a permis la métamorphose du lieu, pour 1,4 million d’euros HT, avec le soutien de l’Etat (à travers différents dispositifs), de la Région, du Département, du PETR du Pays de Langres, du Grand Langres, de l’Ademe, de la Ville de Langres et de diverses fondations privées.

Le “Goût des autres” : un triple tiers-lieu

Le tiers-lieu “Le Goût des autres” se décompose en trois axes qui ont la même philosophie de partage, d’insertion et de solidarité. Il y a d’abord l’Université populaire, en place depuis plusieurs mois sous la coordination du géographe Gilles Fumey (désormais installé à Langres), avec déjà, un cycle de trois conférences et un cours d’écologie politique. « D’autres thèmes vont démarrer, comme la France et ses terroirs, le monde des cathédrales, l’état du monde actuel, des apéros-débats entre jeunes professionnels », a annoncé le président Savard.

Le deuxième est l’auberge à base de produits locaux, et portée par un atelier-chantier d’insertion réunissant une douzaine de salariés en insertion. Ouvert depuis le 20 mars, l’établissement rencontre un grand succès : « Les menus sont différents chaque jour, avec toujours un plat végétarien. L’auberge est ouverte du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 17 h 30. On peut y prendre un café le matin, prendre son repas entre 12 h et 14 h, ou venir déguster une crêpe ou une gaufre l’après-midi. On peut repartir avec son repas du soir ». Il y en a ainsi pour tous les goûts.

Le projet a été au goût de Nicolas Lacroix.
Nicolas Lacroix a loué l’initiative du “Goût des autres”, exemple à suivre, à ses yeux, en matière d’insertion et de tiers-lieux.

Enfin, la troisième initiative est de faire de la Maison un lieu ouvert, avec un espace de coworking, et une surtout une possibilité de séjours longue (cinq logements) ou courte (trois chambres) durée. « C’est la cohabitation de ces trois axes qui donne le sens de ce qui se vit ici », a conclu Laurent Savard. Qui a été approuvé par l’ensemble des participants. Nicolas Lacroix, président du Conseil départemental, était accompagné par plusieurs vices-présidents, dont Dominique Viard, qui a particulièrement suivi le dossier : « Nous sommes venus en force pour dire qu’on a besoin des autres ».

Et sans doute, aussi, pour réaffirmer son soutien aux structures d’insertion après la polémique autour de la baisse des subventions départementales, sur laquelle il est partiellement revenu, accordées à ces organismes.

Emmanuelle Juan-Keunebroek s’est réjouie avec humour de la rapidité de mise en place du projet. « On est de passage, on ne reste pas longtemps. Je m’étais fait la réflexion, quand l’initiative m’a été présentée, que je risquais de ne plus être là pour son lancement, à mon grand regret. Finalement si, et je peux vous dire que je suis déjà venue déjeuner à l’auberge », a lancé la sous-préfète de Langres.

Elle n’est d’ailleurs pas la seule. Toujours présentes dans ce qui reste leur Maison (le premier étage leur est réservé), les Sœurs de la Providence confessent volontiers un petit péché de gourmandise. Il leur sera pardonné car Dieu aussi a bon goût.

N. C.

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