La gestion des forêts communales face aux changements climatiques
L’association des Communes forestières de Haute-Marne (Cofor) et l’Office national des forêts (ONF) ont organisé, lundi 27 mars, une journée de formation à la salle des fêtes de Louze. Cette journée de formation, qui a rassemblé les élus et les agents ONF de l’unité territorial du Der, a eu pour thème “évolution de la forêt, adaptation au changement climatique, et risques associés”, a été animée par Jean-Pierre Michel, président de la Cofor, Anne-Marie Varela, chargée de mission et Jean-François Thivillier, directeur d’agence ONF.
Réduire l’impact carbone
En ouverture de séance, Anne-Marie Varela a présenté le contexte actuel dans lequel évolue la forêt, victime depuis 2018 d’une succession de crise sanitaires mettant en péril les forêts du grand-Est. Partant de ce constat, les objectifs de la journée de formation ont eu pour visée d’identifier les impacts du changement climatique au fil du temps, passé, présent et à venir.
Comme l’a expliqué Anne-Marie Varela, le risque de transformation des forêts est un phénomène déjà présent qu’il convient de prendre en compte rapidement, que ce soit du point de vue écologique et sanitaire, l’ensemble qui entraînera un impact financier non négligeable. Les problèmes sanitaires peuvent également engager la responsabilité des maires car les arbres dépérissant peuvent s’avérer dangereux pour le public. Au cours de l’échange, qui a été très riche, plusieurs débuts de solutions ont été avancés par les participants. Parmi ceux-ci, il a été proposé de diversifier les essences ce qui laissera plus de chance de s’en sortir. Les choix peuvent se porter notamment sur le chêne sessile qui apparait comme une essence d’avenir et plus particulièrement dans la région autrefois appelée Champagne-humide. En revanche le hêtre apparaît en difficulté ce qui lui a fait perdre une grande partie de sa valeur marchande. Cependant cette essence est à préserver là où elle ne semble pas souffrir des dérèglements climatiques. En fin de matinée une proposition concrète a été présentée aux élus pour diminuer l’impact carbone et l’évasion des bois industries. Cette proposition consiste à la mise en place d’un contrat d’approvisionnement avec les industries locales. Ce mécanisme permettrait aux communes de vendre en direct en préservant leurs forêts et les emplois locaux dans les industries de transformation. Même si cette proposition semble tout à fait en lien avec la protection de l’environnement, elle en a toutefois fait réagir quelques un qui se sont dit inquiets et cela pour deux raisons. En effet, ce nouveau mode de fonctionnement bousculerait les habitudes puisque, dans ce cas, la commune devra avancer les frais d’exploitation. Le second poin,t qui a irrité certains maires c’est que, dans ce cas, l’ONF prélèverait 1 % des ventes pour couvrir les frais de gestion que ce nouveau mode de fonctionnement entraînerait indubitablement.
Après un repas pris en commun, ils ont pris le chemin de forêt communale de Louze et plus particulièrement dans une parcelle de peupliers actuellement en cours d’exploitation. Il a été expliqué que cette parcelle d’une quarantaine d’hectares, qui appartenait à un propriétaire privé, était historiquement peuplée de chênes. Au cours des années 1960, celle-ci a été exploitée à blanc pour être replantée en peupliers. Vingt ans plus tard, la commune a racheté la parcelle et a fait le choix aujourd’hui de laisser la régénération de se mettre en place, ce qui apparait comme un choix judicieux puisque le chêne est de nouveau très présent dans cette forêt.