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le plafonnement de la rémunération des médecins intérimaires prévu par l'article 33 de la loi Rist pourrait mettre en danger l'hôpital de Chaumont en danger selon un ancien de ses docteurs

« 1 390 € brut/jour ? Les intérimaires vont hésiter à venir à l’hôpital de Chaumont… »

le plafonnement de la rémunération des médecins intérimaires prévu par l'article 33 de la loi Rist pourrait mettre en danger l'hôpital de Chaumont en danger selon un ancien de ses docteurs

Pour un ancien médecin de l’hôpital de Chaumont, l’application de l’article 33 de la loi Rist risque de buter sur une aporie. La structure n’aurait pas les moyens des ambitions du plafonnement de la rémunération de ses intérimaires.

« Aujourd’hui, moi, jeune praticien, je ne viens pas à l’hôpital de Chaumont vu le plateau technique, déjà ». Autrement dit, pour ce médecin qui y a longtemps exercé, sans même parler du cadre de vie susceptible de moins séduire que des sites de régions plus ensoleillées, c’est logiquement que l’établissement de la ville préfecture de la Haute-Marne a pris l’habitude de recourir aux intérimaires. Avec pour conséquence de « plomber ses comptes » – 1/3 du déficit en 2016. L’application de l’article 33 de la loi Rist pourrait maintenant compliquer cette solution de secours dégainée pour pallier le manque d’attractivité de l’hôpital chaumontais… ou le refus de ses professionnels retraités d’être rémunérés comme dans leurs premières années de pratique, quitte à prendre… des intérimaires. La structure fait en outre appel à des praticiens du CHU de Dijon. Bref, à ses yeux, elle appelle au secours tous azimuts.

« Les gros vont manger les petits » 

« Et si les intérimaires refusent ce tarif ? Comment va faire l’hôpital, notamment pour avoir des anesthésistes, des radiologues, des chirurgiens, des gynécologues obstétriciens ? ». Certes, convient l’ex-médecin hospitalier, des négociations ont amené à rehausser le plafond de leur rémunération initialement envisagé : 1 390 € brut contre 1 170 € brut – les frais d’hébergement et de transports restent entièrement pris en charge. Mais oui aussi, sans imiter leurs collègues baptisés « mercenaires » qui n’hésitaient pas à réclamer 4 000 € ou 5 000 € une semaine de gardes, d’aucuns exigeaient tout de même 2 000 € pour 24 h. « Merci le numerus clausus ! ». Sans compter que son abaissement était fondé sur un raisonnement ubuesque, pointe le docteur : en ayant moins de médecins, la sécurité sociale allait économiser. « Les politiques sont déconnectés du quotidien ». Le professionnel doute même que le vivier de médecins soit reconstitué en 2030, date souvent avancée. Il craint fort que des spécialités comme la pédiatrie ou la psychiatrie soient en danger. Classique, pronostique-t-il, « les gros vont manger les petits ».

« L’hôpital public est malade »

Au total, « l’hôpital public est malade, le système de santé est caduc ». Et cette « déliquescence » est à ses yeux « un peu à l’image » de celui de la société. Il serait bien l’heure de « prendre des mesures », poursuit-il, parmi lesquelles « le fléchage, au moins temporaire, de l’installation des médecins » puisque le déséquilibre de qualité de l’offre de soins est patent, d’une région à l’autre. Mais le mode de gouvernance de l’hôpital serait également à refondre. « En 1982, l’hôpital de Chaumont comptait près de 300 lits et trois personnels administratifs ; aujourd’hui, il en compte moins de 200 (donc sont exclus hébergement, moyen & long séjour, SSIAD, NDLR), avec 30 administratifs… ». La facture des pots cassés s’allonge aussi selon lui à cause de « la non-revalorisation des tarifs des consultation et des actes pendant une vingtaine d’années ». Total : nombre de docteurs se sont déconventionnés. Si l’État est « gagnant », en déportant une partie de la dépense sur les mutuelles, ce n’est pas le cas du patient.

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

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