Les collégiens découvrent l’univers de la BD

Vendredi 24, mars, Gilles Mezzomo a répondu à l’invitation de la principale du collège Emilie-Carles, Armelle Bellanguez et de la professeure Gwenaëlle Henry pour répondre aux interrogations des élèves de 6^e sur un métier peu commun, dessinateur de BD. Cette rencontre était organisée dans le cadre du festival de BD “Bulles en Barrois” qui s’est tenu à Fains-Veel.

Gilles Mezzomo a raconté son parcours atypique. Employé à la SNCF, il était depuis toujours passionné de dessin. A 33 ans, en 1991, il propose ses planches à la rédaction de Spirou et retient immédiatement l’attention des éditeurs. Il quitte alors un métier stable pour s’adonner à sa passion, le dessin, à grande échelle. Il reprend les illustrations du “Roi Vert” interrompue par le décès de son premier illustrateur puis suivent de nouvelles séries, entres autres “Luka”, “Ethan Ringler agent fédéral”,” Le Maître des îles”.

La vive curiosité des élèves s’est traduite par un flot de questions, très techniques” Comment êtes-vous venu au dessin ? Comment dessiner un visage ? Combien de temps travaillez-vous sur une histoire et de quelle manière ? Comment faites-vous les dégradés de couleurs ? Où se passera la prochaine aventure ?” ou plus terre-à-terre “Est-ce qu’on peut gagner sa vie correctement comme dessinateur de BD ?”

L’artiste n’a éludé aucune question, expliquant qu’il est venu au dessin en observant sa grande sœur toujours en train de crayonner et détaillant les techniques « pour le visage, il faut représenter un rond puis tracer la ligne des yeux, c’est très important, même pour un profil, puis on pose le nez, la bouche, les sourcils avec lesquels on donne une expression ». Et de poursuivre « il faut imaginer le personnage en 3D, le décrire mentalement et retranscrire par le dessin ses observations. C’est un travail de mémorisation très difficile. Par exemple, pour ma dernière histoire sur laquelle j’ai travaillé deux ans, j’ai mis des heures à trouver la bonne position de la main. Je dessine toujours sur papier avec un crayon et une gomme puis je réalise le très important travail d’encrage, avec un feutre, un stylo-plume ou un rotring (stylo de dessinateur). J’utilise ensuite l’ordinateur pour accentuer les traits et c’est une coloriste, avec un logiciel spécifique, qui imagine les dégradés de couleurs. Avant, il fallait le faire à la gouache ! Le projet à venir se déroulera sans doute en Corse mais, comme à chaque fois, j’attends le scénario écrit par un ou des auteurs et j’adapte mes dessins à l’histoire  ». A l’épineuse question des revenus, sans langue de bois, Gilles Mezzomo a répondu bénéficier d’une bonne rémunération mise quelque peu en péril du fait de jeunes dessinateurs arrivant sur le marché, prêts à accepter des salaires inférieurs.

Les élèves ont été très participatifs et se sont même essayé à tracer l’esquisse de personnages de dessins animés au tableau. Avec plus ou moins de réussite, il y a des progrès à faire !

A noter qu’au concours de BD organisé par le festival, Camille et Lison, élèves du collège, ont remporté le premier prix, chacune dans leur catégorie.