Sale image – L’édito de Christophe Bonnefoy
Amis du monde, venez donc visiter notre beau pays. Si calme. Si paisible. Si accueillant. Mais pas en période de manifestations. Pas après l’utilisation d’un 49.3. Et si vous tentez tout de même votre chance, évitez la plus belle ville du monde, elle pourrait offrir à votre vue des monceaux d’ordures et quelques rats dont on espère qu’ils ne deviendront pas l’animal emblématique de Paris.
Le télescopage d’informations peut parfois être terrible en terme d’image. Ainsi, Sa Majesté Charles III n’arpentera pas les avenues de Lutèce la semaine prochaine. Londres et Paris auraient trouvé plus sage, non pas d’annuler, mais de reporter sa venue. D’un commun accord selon l’Elysée. De manière unilatérale selon Buckingham. Mais bref, le fait est là : pas le moment.
Et effectivement, on imagine mal Charles III pouvoir croiser quelques gueux vêtus de noir, bien trop contents d’aller à l’affrontement, et munis a minima de tomates bien mûres. On imagine tout aussi mal le roi venir s’imprégner d’un art de rue très particulier ou tenter d’apprivoiser quelques bébêtes peu ragoûtantes. Pire, symboliquement, le repas prévu sous les ors de Versailles aurait renforcé l’image de monarque qu’aiment coller à Emmanuel Macron ses plus farouches adversaires.
La sagesse a parlé. Et avec, une opposition, Jean-Luc Mélenchon en tête, dont on sent qu’elle tentera – ça a déjà commencé – de tirer profit du marasme pour acculer le chef de l’État.
Image désastreuse, donc, vis-à-vis de l’étranger ? C’est sûr. Et surtout, situation révélatrice de la crise politique que nous vivons actuellement.
Mais au fait, dans un peu plus d’un an, comment arrivera-t-on à gérer des JO qui, eux, devraient accueillir bien plus qu’un unique roi et seront scrutés par la planète entière ? Le cas échéant, on ne va tout de même pas les annuler ni les reporter…