Morilles : la saison 2023 est ouverte
Avec une centaine de morilles à son actif, l’expert chaumontais en champignons Michel Michelet fait le point sur la saison qui est officiellement ouverte et prometteuse.
Notre expert en mycologie, Michel Michelet, traque l’arrivée des premières morilles comme d’autres les promotions en supermarché. Il a repéré la première « le 17 février ». Depuis, il a vu bien des morillettes et petites morilles, mais la saison n’est à son sens réellement ouverte que depuis ce milieu de semaine avec l’arrivée du printemps. « J’ai trouvé une centaine de morilles noires », reprend Michel Michelet. On désigne également ce champignon sous l’intitulé « morille délicieuse ».
Une belle saison pour les morilles
Il faut reconnaître que la saison se présente bien. Et pourtant… rien ne le laissait présager : « On n’a pas eu l’écart de température habituellement nécessaire », indique-t-il. Il fait référence à ce fameux choc thermique qui permet aux champignons de pousser, parfois en une nuit. Ceci dit, les morilles ne sont pas très grosses cette année. Ou plus exactement, elles ne l’étaient pas lors des premières poussées. « Celles trouvées en février étaient très petites et ne poussaient pas vite. Mais depuis le 20 mars, j’en ai trouvé de belles, dont une de 72 g », ajoute Michel Michelet, auteur de « Morilles de nos régions et écologie« . Les morilles blondes ne se sont pas encore montrées cette année.
Pour les morilles noires, notre expert peut dès à présent avancer que la saison sera très bonne, « bien meilleure qu’en 2022 ».
Les essences favorables aux morilles
Michel Michelet revient sur le biotope de la morille. Parmi les géniteurs bien connus, il mentionne « les sapins, épicéas, frênes et ormes, qu’ils soient isolés ou groupés ». Fort de ses longues années d’expérience, il ajoute également « le peuplier tremble, l’érable champêtre et le noisetier ». La liste exhaustive des essences favorables aux morilles est à retrouver dans son ouvrage.
« En ce qui concerne les plantes accompagnatrices des morilles, citons l’asaret d’Europe, le tussilage ou l’ail des ours. » Les morilles apprécient également tout particulièrement la présence de fourmilières, vers de terre, vieilles souches de résineux, taupinières et les amoncellements de pierres.
Morilles farceuses
Tous ces éléments sont réunis ? Les morilles ne seront pas faciles à trouver pour autant ! « Elles se dissimulent sous les amas de branches pourries. Elles peuvent aussi pousser loin du géniteur, dans les broussailles. Elles se camouflent dans les ronces et poussent parfois à l’horizontale », sourit Michel Michelet. Plus insolite, on les trouve parfois dans les allées des cimetières, dans les allées herbeuses du jardin, à proximité des tas de débris qui pourrissent ou contre les troncs d’arbres récemment coupés. Pour conclure, les morilles affectionnent tout particulièrement… les décharges sauvages.
S. C. S.
s.chapron@jhm.fr