Segpa du collège Anne-Frank : plus de 30 profs et parents mobilisés
ÉDUCATION. Face à la fermeture annoncée de deux classes de Segpa au collège Anne-Frank, professeurs et parents d’élèves se sont réunis, lundi 20 mars. L’occasion de faire le point sur la situation et de préparer une lutte qui s’annonce acharnée.
Peine et agacement s’entremêlaient dans la salle polyvalente du collège Anne-Frank, lundi 20 mars peu après 17 h 30. Une trentaine de professeurs et de parents d’élèves étaient réunis pour dire leur opposition à la suppression annoncée de deux classes de Section d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa) à la rentrée de septembre 2023.
« La suppression de postes posera des problèmes de fonctionnement très importants. Nous avons des élèves en grande difficulté, mais ils peuvent réussir si on les encadre », soupire Jérôme Pfaffenzeller, enseignant en Segpa à Anne-Frank. « C’est un premier pas. On perd des postes en Segpa mais la logique n’est pas de s’arrêter là », renchérit Alexandra Tralbaut, elle aussi professeure.
Parents inquiets
Du côté des parents, l’abattement a vite laissé place à la volonté de faire bouger les choses. « Quand il est entré au collège, ça n’allait pas du tout pour mon fils, mais maintenant, en 4e Segpa, il est épanoui », lance une maman. « Mon fils n’a aucune pression, il a envie d’aller en cours, les profs sont à l’écoute, c’est valorisant pour lui », explique à son tour Amar Arslane, père d’un élève de 5e. Il ajoute : « Supprimer des classes ou des ateliers, c’est courir à la catastrophe pour les jeunes… »
Selon les dernières informations communiquées par l’équipe pédagogique du collège, sur les trois postes initialement menacés, un aurait été sauvé. Toutefois, un professeur d’enseignement général et un de professionnel risquent de devoir plier bagage à la rentrée. L’atelier vente est tout particulièrement menacé. « Si on supprime la vente, mon fils n’y arrivera pas. Il ne peut pas s’orienter vers le bâtiment à cause du bruit ni vers l’hygiène-alimentation-service à cause d’allergies… », s’émeut Amar Arslane dont l’enfant souffre de troubles du spectre autistique.
La potentielle fusion d’une classe de 4e et de 3e en Segpa laisse aussi parents et professeurs pantois. « Notre pédagogie est axée sur les projets, qui sont différents en fonction du niveau. C’est encore une chance pour nos élèves de briller qui se détricote », soupire Jérôme Pfaffenzeller.
Rendez-vous avec l’Académie
« Concrètement, qu’est-ce-qu’on peut faire ? », interrogent les parents d’élèves. Plusieurs pistes sont envisagées par le corps enseignant, notamment avoir recours à des pétitions ou des témoignages de parents adressés directement à l’Académie. « Il n’est pas impossible qu’on monte un peu le ton. On ne va pas laisser faire ce qu’il se passe à Anne-Frank », assurent les enseignants d’une même voix, sous le regard approbateur de Sophie Bourdaillet, CPE du collège.
Une représentante des enseignants d’Anne-Frank sera reçue par l’Académie de Reims ce mercredi 22 mars, pour faire à nouveau le point sur la situation et espérer trouver des solutions. À l’aune de cette annonce, les parents ont assuré « soutenir la mobilisation des enseignants, pour rappeler que nos enfants ne sont pas des numéros ».
Dorian Lacour