Quand le yoga devient thérapie
Anne Martinotti est professeur de yoga depuis quelques années à Langres. Toujours dans une dynamique d’apprentissage, elle s’oriente à présent vers le “yoga thérapie” qui permet d’accompagner les personnes dans leur processus médical ou dans leur quête de mieux-être.
Anne Martinotti a démarré le yoga en tant qu’élève il y a une dizaine d’années avant de faire une pause. En septembre 2017, elle a l’intuition que le yoga est une réponse pour soigner des migraines qui lui rendent la vie difficile depuis très longtemps. « Je sentais que j’avais besoin de faire du yoga à haute dose pour atténuer les douleurs et avoir une meilleure qualité de vie. J’ai donc décidé d’intégrer une école de yoga, non pas pour enseigner mais pour travailler sur moi. Je suis partie quatre ans suivre les cours à l’école de “L’Energie” à Evian. Au niveau des migraines, au bout d’un an et demi j’ai arrêté le traitement de fond que je prenais depuis quatorze ans ! Aujourd’hui, il m’arrive d’avoir des céphalées mais plus de migraines qui m’obligent à rester allongée dans le noir. »
Premiers cours collectifs
L’enseignement proprement dit est venu en fin de première année de sa formation. « J’ai parlé de cela à la Maison de quartier M2K et la directrice, Cindy Ouka, m’a expliqué qu’elle cherchait à mettre en place des cours de yoga depuis des années mais ne connaissait personne. Je n’étais pas sûre de pouvoir le faire et j’en ai parlé à mes professeurs à Evian qui m’ont dit : “Si ça se présente à toi, c’est que tu es prête”. J’ai donc mis en place mes premiers cours collectifs à la M2K. »
En juillet 2021, Anne décroche son diplôme de professeur de yoga à Evian et enchaîne sur un diplôme universitaire “Yoga et santé” à Nancy. Là, elle fait la rencontre du Dr Lionel Coudron, qui a créé l’institut de “yoga thérapie” en 1993, et c’est un déclic pour Anne. « J’avais un peu cela en moi. Lors de mon année universitaire j’ai présenté un mémoire sur les bienfaits du yoga sur les troubles respiratoires. J’ai fait une étude de cas avec quatorze élèves atteints de troubles respiratoires qui ont suivi le programme complet sur 21 jours. Cela leur a demandé un investissement car ils ont dû pratiquer à la lettre au moins une demi-heure par jour, mais l’évolution a été surprenante. Tous ont dit avoir eu moins de crises quelle que soit la pathologie de départ. »
Anne sentait que le yoga pouvait vraiment être une réponse thérapeutique, mais c’est devenu une certitude. La démarche n’est plus axée sur des cours collectifs mais des séances individualisées et Anne repart sur une formation de deux ans qui lui permettront de pouvoir s’installer en libérale si elle le souhaite.
De fait, Anne se lance et intègre une nouvelle formation en juin 2022 qui dure deux ans. « La première année on voit le yoga et les psychopathologies, comme les émotions, le stress, l’anxiété, l’attaque de panique, les états de stress post-traumatiques, les troubles de la personnalité, la dépression, les troubles du sommeil ou obsessionnels compulsifs. La deuxième année, “ Yoga et médecine”, nous permet de voir tous les troubles neurologiques, endocriniens, gynécologiques, respiratoires etc. Pour chacun des maux, le Dr Coudron nous apprend à utiliser les outils du yoga pour apporter plus de sérénité qui va venir en complément de la médecine conventionnelle. On apprend à mettre du mouvement avec des postures adaptées à la pathologie pour mieux s’ouvrir et débloquer de l’énergie pour être plus serein. De plus, il n’y a pas de contre-indication à la pratique du yoga car c’est le yoga qui s’adapte à la personne quel que soit son besoin : sérénité, déblocage des émotions ou améliorer le tonus musculaire. Ce n’est que du positif ! » Et lors des cours collectifs qu’elle dispense à Langres, ses élèves ne diront certainement pas le contraire ! Sourires larges et nouvelle énergie, ils la suivent et invitent même des amis à les rejoindre. Une thérapie contagieuse ?
Patricia Charmelot