Inondation : Hûmes reste la tête sous l’eau
L’inondation de la vallée de la Bonnelle de Buzon à Hûmes, en juin 2018, avait occasionné 2,7 millions d’euros de dégâts. Alors que des propositions d’aménagements étaient faites, la situation est bloquée. Explications.
Au lendemain des inondations catastrophiques de juin 2018, très rapidement les collectivités ont pris à bras le corps une situation particulièrement inquiétante. Lors de cette inondation d’orage, près de 25 habitations avaient été endommagées dans la vallée de La Bonnelle de Buzon à Hûmes. Une estimation des dégâts de 2,2 millions d’euros avait été avancée.
Très vite, il a été demandé au Syndicat mixte du Bassin de la Marne et de ses affluents (SMBMA) de travailler sur le sujet afin d’éliminer ce risque d’inondation récurrent. En janvier 2020, une réunion de présentation de scénarii était organisée avec l’ensemble des riverains de La Bonnelle. Le cabinet d’études en avait présenté 21, répartis sur l’ensemble des 10 km du tracé de La Bonnelle depuis Saints-Geosmes jusqu’à Hûmes, à la confluence avec la rivière La Mouche.
Le coût global des travaux s’élevait à 2,7 millions d’euros. Rien que pour Hûmes, la somme était d’environ 600 000 €. Et le SMBMA avait prévenu l’ensemble des participants : rien ne pourra se faire sans l’autorisation de tous les propriétaires. Ce que redoutait le SMBMA s’est produit.
Eliminer les risques d’inondation
Un des quatre riverains à La Bonnelle à Hûmes n’a pas donné suite. Le projet d’aménagement est totalement bloqué. «On doit empiéter sur le terrain des riverains de La Bonnelle pour élargir le lit de la rivière. On devait prendre une bande de cinq mètres de largeur. Ce n’est pas neutre. Mais un des quatre propriétaires a refusé. Depuis le départ, on savait que si l’un d’eux refusait ce serait délicat. Aujourd’hui cela remet en cause le projet d’aménagement», fait savoir Denis Lalevée, directeur du SMBMA.
Le syndicat va pouvoir réaliser quelques travaux. Ainsi, il a obtenu du propriétaire de l’ancien moulin Fatras d’éliminer les vannages abandonnées qui représentaient un obstacle. Le tracé du lit de la rivière sera repris pour reprendre celui d’origine. «En revanche, la commune devait refaire le pont qui traverse La Bonnelle pour l’élargir. Cela ne sert à rien que la commune s’engage à faire ses travaux si rien n’est fait en amont», fait remarquer Denis lalevée.
Tout est bloqué pour éviter les inondations
Un point de vue que ne partage pas les riverains concernés par les inondations. «C’est regrettable. On ne sait pas de quoi sera fait l’avenir. Les élus se sont bougés pour que l’on soit à l’abri et tout est bloqué. Je n’arrive pas à comprendre qu’une seule personne puisse tout bloquer. Je pense qu’il faudrait refaire le pont», explique Claire, riveraine de La Bonnelle qui avait payé un lourd tribut à la suite des inondations de 2018.
Oskar Rapp, riverain de La Bonnelle avait lui aussi donné son accord pour céder une partie de son terrain. «Le propriétaire qui a refusé a fait construire un mur le long de la rivière. Je me retrouve avec ce mur en face de chez moi sans que j’en sois averti. Mais les travaux sur le pont et l’élimination du vannage, c’est cela qui doit être fait», commente ce riverain.
Les aménagements sur Hûmes sont au point mort. Ceux sur le reste des 10 km du tracé sont au même stade. En effet, le SMBMA a découvert que de nouvelles zones d’artificialisation des sols sont envisagées sur Langres et Saints-Geosmes remettant en cause les projets initiaux… Une réunion d’information est prévue vendredi 31 mars.
Ph. L.