Quelle place pour la femme dans le monde gréco-romain ?

Dans le cadre de la Journée internationale des femmes, mercredi 8 mars, Tony Fouyer, le nouveau responsable du musée, avait programmé une conférence sur la place de la femme dans le monde gréco-romain. Docteur en archéologie, chercheur et professeur aux Universités de Bourgogne et de Franche-Comté, Tony Fouyer a passionné son auditoire. Les informations de cette époque ne sont pas légion. « L’image de la femme se découvre essentiellement autour de textes écrits par les hommes autour de personnages connus », explique le conférencier.

Les épopées homériques comme “L’Odyssée”, quand elles ne dépeignent pas des combats, représentent de nombreuses scènes de la vie quotidienne où les femmes tiennent une place importante, avec le triple rôle d’épouse, reine et maîtresse de maison. Elles vivent dans le vaste gynécée, “la pièce des femmes” où elles sont confinées.

Les femmes étaient en charge de la sphère domestique et l’une de leurs principales tâches était de filer et de tisser. Une des plus célèbres tisserandes de la mythologie grecque est la femme d’Ulysse, Pénélope.

La place de ces femmes était conditionnée par le fait que la société grecque était patriarcale. Mais leur condition variait selon les cités. Le conférencier a cité l’exemple d’Athènes et de Sparte, démontrant alors qu’il était difficile « de dresser un portrait typique de la femme grecque ».

Des textes, on est passé à la représentation des femmes dans le style géométrique sur des scènes emblématiques figurant sur les céramiques et les amphores à haut col. Si elles sont exclues des instances de décision politique, elle se trouvent à l’égal de l’homme au niveau des activités culturelles.

A Rome

Là aussi, à Rome, les femmes n’ont pas bénéficié des mêmes droits que les hommes et développer le portrait type de la femme romaine est très difficile.

La femme est cantonnée à l’intérieur de sa demeure tandis que l’homme vit à l’extérieur. Elle dirige ses servantes et comme son homologue grecque, elle file la laine, ou tisse des toges mais est totalement sous la tutelle masculine.

Dans les textes, elle est toujours définie par rapport à son mari ou à ses fils. Il faudra attendre des siècles pour que l’on utilise le vocable de “femina” à leur égard.

A la fin de la République, une émancipation touche les femmes. Leur toilette devient un art, à travers la coiffure, le maquillage, des parfums venus d’Orient, les bijoux, et la façon de s’habiller. La Maison de Julia Felix à Pompéi offrant de grandes fresques murales, a des décorations sur la vie au quotidien se trouvant au musée de Naples et au Louvre. Prévue une heure, cette conférence passionnante a duré une demi-heure supplémentaire, sans voir le temps passer.