Champions ! – L’édito de Christophe Bonnefoy

Décidément, on a affaire à des champions ! Des champions du tacle au niveau des tibias. Ou des chevilles. Vicieux. Mais dans quel état est donc le football français ? On se le demande, tant il semble surtout doué, depuis quelques semaines, pour nous dégoûter de voir la vie en bleu. Vous avez suivi les aventures de l’ex-président de la FFF, Noël Le Graët ? Vous avez attendu, sans jamais les voir venir, le plus beau sourire – et une remise en cause – de la sélectionneuse désormais déchue Corinne Diacre ? Voilà maintenant les missiles de croisière échangés par Didier Deschamps et Karim Benzema. Chacun a sa version du couac de la coupe du monde. Le premier assure que le second affirmait au Qatar ne pas pouvoir être prêt pour la suite de la compétition, après s’être blessé à la cuisse juste avant le début de la compétition. Le Ballon d’or, lui, ironise sur les réseaux sociaux et conteste la version de “DD”. Sans aller jusqu’à le traiter de menteur, mais à grand renfort d’émoticone qui ne laisse guère de doute sur le fond du message.

On connaît le passé tumultueux de l’attaquant vedette avec la sélection nationale. L’affaire semble d’ailleurs désormais réglée, puisque KB9 a annoncé sa retraite des Bleus. Mais quel gâchis… ! Et au final quelle image renvoyée à ceux – ils existent encore – qui voient naïvement en l’équipe de France une machine à raviver les rêves de gosse. A faire naître les émotions. Par exemple en 1998, lors du premier titre mondial. Ou en 2018 quand Mbappé et les siens ont décroché la seconde étoile… Aujourd’hui, on peut se demander où se situe le sport dans tout cela. Les yeux brillent toujours… mais surtout ceux de certains joueurs. Parce que les étoiles ont une valeur financière… surtout en club. Parce qu’elles se transforment en espèces sonnantes et trébuchantes. Et parce que tout, ou presque, se joue en 2023 sur le terrain de la com’ et du buzz.